samedi 1 avril 2017

Vous avez dit : Augustus ?

J'oeuvre comme vous le savez, à tenter d'orner la Capitale du Comminges d'oeuvres d'art susceptibles de nourrir l'âme de nos contemporains. Dernièrement c'était le monument de la rue de l'Isle, avant c'était le buste Maginot, avant et avant, c'était...avant (je vous montre la Vierge blanche couronnée d'or, je l'aime bien, et suis allé la saluer récemment).

Bref !

Nous possédons de par l'Histoire le plus grand mur de marbre des Pyrénées. Construit en 1932 pour servir en réalité d'écran à la gloire d'Augustus Saint-Gaudens, le père du dollar américain, dont je vous ai abondamment entretenu (1). Je suis désormais membre de l'Association des Amis d'Augustus dont le siège est à Aspet, et depuis les Journées du Patrimoine 2016, nous préparons activement le samedi 16 septembre 2017, un an plus tard, jour pour jour.

Encore fallait-il trouver la solution et proposer quelque chose : les archives de Feitu disparues, le Grand Lorenzo Quinn contacté dédaignant de répondre, quoi inventer de neuf...et pas cher ?


La symétrie plaidait pour que soient reconstituées d'un côté des Américains, pourquoi pas l'association des Artistes Américains dont Augustus (que des A) avait pris la présidence à Chicago, ce dont témoigne la célèbre photo déjà montrée ? Mais il fallait bien quelques femmes au milieu de tous ces hommes à barbe, hauts de forme et chapeaux melons !

Donc la légitime Augusta (féminin d'Augustus) et leur fils Homer (avec un H). Mais cela obligeait à décaler la modèle et maitresse Davida, d'abord représentée en robe, question de pudeur... 

Voila-t-il pas qu'une autre femme, bien contemporaine celle-là, psychiatre dans la vie ordinaire, Présidente de l'amicale soutenant Augustus et sa mémoire, nous suggère la provocation qui suit (pour nous les hommes nous n'aurions jamais osé) :

-"vous lui avez caché la taille. Or elle était (elle dessine sur la nappe du restau) svelte, petite poitrine, petites fesses". Je vous assure que c'est vrai ! Nous sommes tous (les hommes) pétrifiés, sidérés, pantois, quand elle ajoute, sortant son bouquin (qui ne la quitte jamais) :

-"d'ailleurs c'est comme cela qu'elle est : Diane. Représentez Diane, vous aurez la véritable silhouette (petites fesses, petits seins) et le symbole n'en sera que plus juste" !

Avant le week-end, William M. qui nous accompagne avait dessiné ça :

on essaie de serrer les prix : 4 personnages au début

on nous demande de représenter le bureau des AAA : 7 personnages, mais manque Davida
la troisième personne à partir de la droite est Augusta, la légitime, tout devant : Homer.

Davida arrive derrière, elle est ...habillée : ça ne va pas du tout, elle était la plupart du temps ...nue !

Pëndant le même week-end, William dûment chapitré nous pond ça  !

huit personnages...au point de vue prix, ça ira ? ?
Diane est Diane, chasseresse, la même que celle de Falguières aux Augustins.
"Goodess of moon"
(éclairés par derrière, cela fera la nuit des ombres chinoises grandeur nature, pas mal non ?)

Voilà proposées les Amériques, reste à figurer le Comminges !

Ici nous ne manquons pas de "Grands Hommes", d'Illustres, d'ailleurs Nathalie Grenet (la muséographe de Lascaux, Cosquer, et l'auteure (j'ai bien mis le e) de notre PSC (Programme scientifique et culturel du Musée) nous propose de créer un Cabinet de Curiosités en hommage aux Illustres.

Il y a Hyppolite Ducos, le secrétaire d'Etat à l'Instruction Publique (avalanche de majuscules) qui présidait l'inauguration de septembre 1932. Forcément, du moins au travers du prisme actuel, il avait une attachée parlementaire ? On la met. Le personnage de l'attachée parlementaire devient mythique, et fera partie désormais de notre patrimoine politique et culturel, j'imagine que des pièces de théâtre vont la mettre en scène, attachée-épouse ; attachée-maîtresse etc...). Vraisemblablement (la contraception de l'époque étant ce qu'elle était, c'est à dire inexistante) ils avaient commis (comme Augustus avec Davida) un bâtard (le pauvre est caché dans son landau). 

Ils sont précédés d'un patou, qui est comme vous le savez aux Pyrénées ce que représente le Saint-Bernard pour les Alpes, c'est à dire incontournable. Il y a aussi forcément Louis Payrau le Maire de l'époque, celui de la collection de papillons cachée au Museum d'Histoire Naturelle de Paris depuis que la veuve en a fait don au célèbre Institut, sous la vigilante garde du Docteur Rodolphe R. que je vais devoir recontacter bientôt. Et puis Eugène Azemar, que l'on reconnait à sa chevelure folle, il porte lui aussi un maroquin à la main, c'est l'Apôtre du Comminges, du moins le nommait-on ainsi, l'apôtre n'aimait pas les curés, mais prêchait la parole laïque. Enfin, il faut bien notre député Jean Bepmale, l'ami des coléoptères, qui porte le filet (à papillons) de son ami Payrau.





















Alors ça donne ça.

pareil, première esquisse, on serre les prix
il y a forcément (pour nos amis Américains) un Pyrénéen en béret avec une baguette de pain

apparaissent le Patou, Bepmale, des dames, dont l'Attachée, Azémar ferme la marche, maroquin à la main

en acier corten, ça donne ça
pareil, des leds, et ombres chinoises la nuit

in fine, on met Bepmale en dernier, c'est plus équilibré

Au milieu on met le buste en bronze d'Augustus reconstitué

et comme personne ne comprendrait la signification du sigle A.S.G, on met la totale :




Nous préparons maintenant la cérémonie du 16 septembre 2017

les Amériques sont invitées naturellement

74 ans après, va-t-on retrouver le monument

qui symbolise l'amitié franco-américaine ?

Yes, we can !





PS (1) : le denier billet :


on retrouvera dans ce texte les liens vers les billets précédents

J’ai retrouvé pour vous ce poème d’Auguste
à Davida, que s’est-il donc passé autrefois
avec ce Léon ?

A qui penses-tu depuis quelques jours ?
Je te sens ailleurs, je te sens rêveuse,
Tu portes mes souliers à la blanchisseuse
Et au cordonnier mes p’tits cal'çons courts

A qui penses-tu depuis quelques jours ?
Et quand j’te prends dans mes bras robustes
Tu sais pourtant bien que je m'apelle Auguste
Et tu cries Léon Léon mon amour...!


A qui penses-tu depuis quelques jours ?

Nota : la propriété intellectuelle des dessins et photographies qui précèdent appartient à l'Association des Amis d'Augustus Saint-Gaudens à Aspet, de Marie et Noël Dubrez mécènes, des artistes Jean-Louis Ficat ancien élève des Beaux-Arts de Toulouse ; de Philippe Balard et William Mayer pour les dessins et photo-montages, sous l'impulsion et avec les idées de Yvon Nassiet IGhPEF, élu de la Ville. Nul ne saurait s'en prévaloir pour diffuser ou réaliser quoi que ce soit sans l'accord des sus-nommés.