dimanche 20 novembre 2016

Hareng mon ami

Le problème quand on habite le midi, est qu'on ne peut profiter des bénédictions du Nord : il y a Lille, sa Maire et ses moules-frites, sans oublier les chtis

Et il y a Dieppe, et la fête des harengs. Aussi quand nous, nous profitons du soleil, eux ils se les gèlent dans la bruine et les vents coulis. Mais pour surmonter ces épreuves (qui les rendraient dépressifs sinon...), il leur arrive de relever la tête, pour faire la fête avec ce qu'ils peuvent : ces jours-ci, le hareng.

C'est la fête annuelle au hareng

l'hareng dans tous ses états

(rien à voir avec l'Aran !)

Dieu que c'est bon, je parie que Jean-Marie va s'y rendre, et déguster le hareng : grillé. Saur. Les oeufs de hareng, (presque) aussi bons que la poutargue de mulet, la rogue des dames harengs, puisque dans ce cas on trie les dames pour dévorer leurs oeufs, la laitance des messieurs étant jugée comme assez écoeurante pour rebuter les âmes sensibles. Mot inconnu au Nord, sur les bords de la Manche, où ceux qui sont restés là-haut sont assez rudes pour y survivre, contrairement à ceusses qui ont dû migrer plus au Sud car plus fragiles.

les notables de Dieppe ont revêtu la cape de la confrérie du Hareng
Grand-Maître en tête




Profitez en bien, ça ne dure que tout l'hiver.

Mettez-vous bien au chaud

buvez des grogs

on pense bien à vous :

l'hiver sera rude !



 



























j'aime le hareng

hareng mon ami...!

Winslow Homer
quand on pêchait le hareng avec des doris

ça caille grave !



l'automobile  club de Dieppe a créé des badges uniques :




bien entendu, quand on déguste un hareng (ou deux)

on récite le poème de Charles Cros (1842-1888)


Le hareng saur

A Guy.

Il était un grand mur blanc - nu, nu, nu,
Contre le mur une échelle - haute, haute, haute,
Et, par terre, un hareng saur - sec, sec, sec.

Il vient, tenant dans ses mains - sales, sales, sales,
Un marteau lourd, un grand clou - pointu, pointu, pointu,
Un peloton de ficelle - gros, gros, gros.

Alors il monte à l'échelle - haute, haute, haute,
Et plante le clou pointu - toc, toc, toc,
Tout en haut du grand mur blanc - nu, nu, nu.

Il laisse aller le marteau - qui tombe, qui tombe, qui tombe,
Attache au clou la ficelle - longue, longue, longue,
Et, au bout, le hareng saur - sec, sec, sec.

Il redescend de l'échelle - haute, haute, haute,
L'emporte avec le marteau - lourd, lourd, lourd,
Et puis, il s'en va ailleurs - loin, loin, loin.

Et, depuis, le hareng saur - sec, sec, sec,
Au bout de cette ficelle - longue, longue, longue,
Très lentement se balance - toujours, toujours, toujours.

J'ai composé cette histoire - simple, simple, simple,
Pour mettre en fureur les gens - graves, graves, graves,
Et amuser les enfants - petits, petits, petits.
et on se souvient que quand Brigitte Bardot chantait, 
les paroles étaient encore de Charles Cros :
Triolets fantaisistes
(Sidonie)
Sidonie a plus d'un amant,
C'est une chose bien connue
Qu'elle avoue, elle, fièrement.
Sidonie a plus d'un amant
Parce que, pour elle, être nue
Est son plus charmant vêtement.
C'est une chose bien connue,
Sidonie a plus d'un amant.

Elle en prend à ses cheveux blonds
Comme, à sa toile, l'araignée
Prend les mouches et les frelons.
Elle en prend à ses cheveux blonds.
Vers sa prunelle ensoleillée,
Ils volent, pauvres papillons,
Comme, à sa toile l'araignée,
Elle en prend à ses cheveux blonds.

Elle en attrape avec les dents
Quand le rire entrouvre sa bouche
Et dévore les imprudents.
Elle en attrape avec les dents.
Sa bouche, quand elle se couche,
Reste rose et ses dents dedans.
Quand le rire entrouvre sa bouche
Elle en attrape avec les dents.

Elle les mène par le nez
Comme fait, dit-on, le crotale
Des oiseaux qu'elle a fascinés.
Elle les mène par le nez.
Quand dans une moue elle étale
Sa langue à leurs yeux étonnés,
Comme fait, dit-on, le crotale
Elle les mène par le nez

Sidonie a plus d'un amant,
Qu'on le lui reproche ou l'en loue
Elle s'en moque également.
Sidonie a plus d'un amant.
Aussi, jusqu'à ce qu'on la cloue
Au sapin de l'enterrement
Qu'on le lui reproche ou l'en loue,
Sidonie aura plus d'un amant.

 je vous ai réservé pour le dessert ce poème coquin, à ne pas réciter en présence des enfants !
encore que...!
Dans la clairière

Pour plus d'agilité, pour le loyal duel,
Les témoins ont jugé, qu'elles se battraient nues.
Les causes du combat resteront inconnues.
Les deux ont dit : Motif tout individuel.

La blonde a le corps blanc, plantureux, sensuel ;
Le sang rougit ses seins et ses lèvres charnues.
La brune a le corps d'ambre et des formes ténues ;
Les cheveux noirs-bleus font ombre au regard cruel.

Cette haie où l'on a jeté chemise et robe,
Ce corps qui tour à tour s'avance ou se dérobe,
Ces seins dont la fureur fait se dresser les bouts,

Ces battements de fer, ces sifflantes caresses,
Tout paraît amuser ce jeune homme à l'oeil doux
Qui fume en regardant se tuer ses maîtresses.


jamais  vous n'auriez cru que les harengs 


vous conduiraient ici :

Ce matin, dimanche 20 novembre 2016,

qu'on soit socialiste, ou bien républicain

on va voter pour les Primaires

les socialistes voteront Juppé, pour embêter Sarkozy

par esprit de Corps, je devrais voter Nathalie

(incroyable : elle a du cacher son statut d'Ingénieur, de X sortie !)

j'ai mon idée, sur celui

capable de croiser le fer, avec Trump, ou bien Poutine

car c'est ce qu'on attend

de celui qui doit se battre demain

pour relever le Pays

pardon Victor Hugo, pour ce bien faible niveau
de poésie !


les amateurs reconnaitront le style
Liberty
de notre Augustus Saint-Gaudens