samedi 3 octobre 2015

Eros à Mahdia (3)


Le sort me poursuit, me faisant trouver par le plus grand des hasards l’Aphrodite de Mahdia au musée du Bardo : j’en possède une reproduction achetée il y a des années aux puces de Saint-Sernin à Toulouse, et m’aperçois qu’elle est conforme ! Il arrive qu’on ignore les trésors que l’on possède !


















Je vous avais parlé du trésor de Lava : http://babone5go2.blogspot.fr/2015/08/eros-lava-2.html

même paysage que la plage de l'inspecteur Montalbano en Sicile !

Voilà qu’il existe (qu’il a existé) le trésor de Mahdia, en Tunisie ! L’épave de Mahdia est un site archéologique sous-marin découvert à environ cinq kilomètres au large de la ville tunisienne de Mahdia, à mi-distance des sites archéologiques de Thapsus et Sullecthum. Le site abrite un navire marchand grec échoué à la suite d’une tempête survenue au 1er siècle av. J.-C. Ce dernier renfermait un riche chargement d’œuvres d’art et d’éléments architecturaux dont l’ensemble a posé de nombreuses questions aux chercheurs depuis sa découverte : outre de nombreuses colonnes et d’autres éléments de construction, le chargement était très hétéroclite, avec en particulier de nombreuses sculptures de marbre et de bronze : bref, il nous arrive de visiter un dépôt d’antiquités spécialisé dans les éléments architecturaux : c’est la base du chargement de l’épave : la déco d’un richissime personnage !



Agon vu sous toutes les coutures

Si la découverte au début du xxe siècle est plus ou moins due au hasard, des campagnes de fouilles successives sont immédiatement entamées à l’initiative de l’archéologue français Alfred Merlin. Arrêtées pour raisons budgétaires en 1913, elle reprennent durant la dernière décennie du siècle. De ce fait, le site a pu être considéré comme un témoin de l’évolution des techniques d’archéologie sous-marine : si les premières fouilles ont utilisé un matériel qui n’avait guère évolué depuis le milieu du 19è siècle, le tournant peut être daté des années 1940, avec l’invention du scaphandre autonome qui rend les plongeurs beaucoup plus libres de leurs mouvements.

Eros à la cithare
























Les fouilles du navire de Mahdia, avec celles de celui d’Anticythère, découvert en 1900, ont ainsi donné naissance à la discipline. En outre, le navire d’Anticythère, qui a sombré dans le second quart du 1er siècle av. J.-C. est assez similaire au navire de Mahdia, avec une cargaison constituée d’œuvres d’art anciennes mais aussi d’autres œuvres contemporaines du naufrage, l’ensemble attestant d’un changement dans les goûts du public.



Eros lampadophore

Outre le fait qu’elles soient un « maillon de choix dans la longue chaîne des découvertes subaquatiques » selon Nayla Ouertani, les fouilles ont mis au jour une collection exceptionnelle d’œuvres d’art et posent aux spécialistes des questions tant techniques que liées à l’histoire de l’art avec le problème de la transition entre périodes artistiques ; le contenu du chargement évoque également la circulation de l’art.

L’essentiel des découvertes est exposé au musée national du Bardo dans la proche banlieue de Tunis : et il y a des bronzes superbes, représentant Eros.

Une autre façon d’imaginer la statue d’Eros à Lava !

quelle maitrise dans la création des bronzes !



PS : les grecs anciens étaient formidables : souvenez vous de :