lundi 14 septembre 2015

Requiescant in pace

avant, ça fait tache, ces taches vertes
qu’ils reposent en paix ?

Je sais qu’en France on aime l’ordre : à la campagne, on veut bien des arbres….enfin…généralement. A la ville, les aménagements urbains. Clair comment disent aujourd’hui les héros des feuilletons télévisés.

Au bord des routes c’est autre chose : vous savez que les platanes par exemple peuvent être sournois : mine de rien, ils s’avancent de quelque pas ; provoquent les automobilistes : vite fait on les coupe, ça s’appelle le principe de précaution.

Place Saint-Jean nous avions 6 arbres, qui narguaient la population depuis longtemps : ici autrefois, on plantait des mûriers, c'était avant.  Insidieusement les habitants du centre-ville, ville fortifiée, difficile d’entrée aux gros camions, partent tout autour. Les commerçants déposent le bilan, ferment leurs vitrines, les plus avisés se rendant (en chemise corde au cou comme à Calais) chez Leclerc, vendre (au SMIC) les livres qu’ils vendaient avant libres, au centre. Les logements tristes et vétustes, sont mis en location. Quartier en voie de désertification, rideaux baissés.

grâce à Google, on voit avant, la maison à vendre, le square Saint-Jean
avant (c'était avant) le square vert (trop vert)

Les arbres (les six) ont beau être muets, ils constituaient un îlot vert de chlorophylle au milieu de ce triste urbanisme, déserté par la Ville elle-même qui a déménagé ses propres bureaux pour les rapatrier en périphérie.

Qu’avaient donc fait (de mal) ces arbres muets ?















Un beau matin, sans jugement, sans avocat de la défense, sans Tribunal, mise à mort, le tronc tranché. Ils n’ont rien dit. Personne n’a rien dit, rien eu le temps de dire, ni enquête publique ni rien du tout : vite fait, les parties visibles jetées à la déchetterie, rayon des déchets verts, ils n'ont jamais existé.


on n'arrive même plus à faire entrer les camions




















Vous allez me dire : -« il râle encore, décidément, quel rabat-joie ». Vous allez poursuivre : -« ils empêchaient absolument, résistants muets et obstinés, que l’on mette de beaux bancs tout neufs ». Pire, vous allez conclure : -« attendez, on va replanter six arbres neufs tout jeunes mais neufs, dans vingt ans, ce sera comme avant ! ».

Alors …

pourquoi les enlever ?

Il fallait vraiment faire ce projet ?

Nous sommes dans la sixième extinction :

L’homme ne fait décidément pas grand-chose (à coup d’argent)


pour sauver la Planète !

il faut bien dire que ça fait beaucoup plus propre !

les trois qui restent ont intérêt à bien se tenir

on pourrait mettre trois voitures à la place !
pitié  pour les arbres !

encore un coup des rabat-joie !