mardi 31 décembre 2013

Et l’autobus ?

Difficile de vous montrer des images spectaculaires….et pourtant, il avance… !


c'était la dernière fois, côté droit entrée voyageurs


A vrai dire, la technique consistant à construire l’infrastructure en bois a fonctionné : le bas de l’arrière est fait si vous voyez ce que je veux dire ! Et même, en double ! (pour une prochaine fois ?). J’ai compris : il faudra bien faire un jour le haut, avec les fenêtres, mais ce sera après.

Du coup, il devient possible de réaliser le châssis métal (comme prévu) puisque l’on peut tester l’ajustage métal-bois ; le passage des garde-boues ; et surtout la suspension arrière : il faut que tout soit rigide, mais que rien ne frotte.


 

c'est un "gros morceau", rallongé par rapport au châssis du taxi avec 632mm hors-tout. 

Voilà à quoi cela ressemble (vu à l’envers) : le châssis constitué de longerons de 10mm est ajusté en un rectangle costaud. Mais pas encore soudé, je vérifie que les longerons transversaux n’empêchent pas l’arbre de transmission de tourner. Le pont arrière est en place, et la suspension fonctionne. Le raccord avant-arrière sera aisé grâce aux longerons boulonnés par dessus, bloquant le plancher. Je reconnais que les bras guidant le pont ne sont pas "très catholiques", mais l’important est que cela fonctionne.
  



les garde-boues sont provisoires : il faut ajourer le passage de l'essieu,
et j'espère toujours adapter des roues jumelées !

le 3 janvier, on a changé d'année, la suspension avant

toujours 3 janvier 2014 : reste encore les roues jumelées arrière !

Il n’y a plus qu’à tout visser !

ce n’est qu’un projet 2014…

…je suis en réalité en avance !

Un Caddy neige !



Trouvé sur internet :


From a publication by the Danish Citroën Kégresse club “Krybebånds Societetet” .

More parts of the story of the Kégresse in Norway will follow later.

Through the years there have been some indications that there was an expedition to Sweden and Norway as early as in 1923 ! Olivier de Serres, write in his book – Citroën tous les models :

“In February 1923, ….., part of an expedition of half tracks Citroën Kégresse in northern Sweden and Norway where the car literally amazed by the possibilities of indigenous routes that these vehicles opened in remote areas-through a long and heavy snowfall. The reputation of Citroën in Scandinavia will be no stranger to these demonstration part by Lucien Rosengart … “
 



In this picture we can see at least three earlier Citroën-Kegresse K1. On the right is a Citroën with Caddy body with Norwegian provisory registretion. On the left a car thath seems not to be a Citroën! In the backround we can just see some tracks from the third car!

Of the three cars, one is clearly a Kégresse with the chic and beautiful bodywork Caddy! It has Norwegian provisory plates, with number A 827 and the letters ‘prøve’. The second does not look to be a Citroen judging from the dashboard and hood form, but has the characteristic radiator for these models. On the third car, we can only see that there are belts on. and probably have rear seats and a litle trunk.

On two of the cars the rubber belts are different from each other, suggesting that they were experimenting with them, presumably to test which type was more suitable in the snow. On both cars can note that the belt is wider than normal, they are of type “neige” intended for use in the snow.
 


Ca donne envie de voir des caddy : on sait que cette carrosserie a été créée par Labourdette, surtout sur des B2, mais on connaît aussi des B14. Un bel exercice de menuiserie pour les spécialistes, ça donne envie d’en faire un jouet au 1/7°, un peu plus tard…



En 2014 ?



Sonia Delaunay et son caddy décoré en...Sonia Delaunay !


http://retrorambling.wordpress.com/articles/european-car-history/citron-kgresse-adventures/

regardez les 21 secondes de ce film : non seulement il y a en mouvement le caddy-neige dont la photo figure ci-dessus, mais, en y regardant bien, il y a une autre autochenille en haut de la pente enneigée !
http://www.traction.dk/film.html

samedi 21 décembre 2013

Au paradis des papillons


Cadeau de Noël !



Quoi vous offrir pour Noël : du rêve !

Une nature d’été, vierge, sans humains, (sans pesticides), les plantes sur lesquelles se nourrissent les chenilles poussent sans contraintes, et aucun chasseur ne vient prélever les femelles....des papillons.





J’ai sélectionné quelques vues, de rassemblements dans les abreuvoirs.
 

 



Il suffit de marcher, vers onze heures du matin, et on tombe sur des merveilles….
 




Il n'y a qu'au Paradis qu'on peut voir des papillons aussi prestigieux

faites de beaux rêves !

                                          joyeuses fêtes de fin d’année !

dans butterfly valley
je vous ai prévenu : nous sommes au Paradis !
les trois grâces..
.
...chez Vanessa cardui !

vendredi 20 décembre 2013

Trophée agricole


Je dois me sortir de la tête ce trophée légué par Daniel Brisebois, et, en souvenir des tournées d’autrefois au Louvre des Antiquaires et boutiques spécialisées des Puces de Clignancourt, je consulte les enchères des Commissaires Priseurs.

Ce n’est pas difficile de rester dans le thème :  quelques tableaux de Rosa Bonheur, (Bordeaux 1822-Thomery 1899), et on y est ! De nos jours, son atelier est ouvert au public dans le musée-château de By, à Thomery, près de la forêt de Fontainebleau. Ou bien je ferme les yeux, je me revois Salle Sully au deuxième étage de l’hôtel de Villeroy,  78 rue de Varenne, qui héberge depuis Gambetta, (celui qui avait Léonie comme secrétaire particulière) le Ministère de l’Agriculture. Salle illustre où Cérès domine les visiteurs, émus par la solennité des lieux, et les fresques consacrées aux labours ; (et au Commerce et l’Industrie).
  













Et puis je cherche le grand sculpteur Édouard Drouot. Il est beaucoup plus proche de nous : 1859-1945, élève d'Émile Thomas et de Mathurin Moreau. Ce dernier en a représenté des semeurs comme celui-ci ! L’acte biblique de semer est courant en sculpture : il succède immédiatement aux labours.















Il suffit de hiérarchiser le trophée que l’on convoite : d’abord, on honore l’animal. Il est seul sur son socle. C’est le trophée de la sélection, de la zootechnie, destiné aux éleveurs méritants. Puis, on continue par une jeune fille qui conduit une vache au pré. Deux personnages. C’est déjà bucolique. Puis, c’est le thème des labours cher à Abbal : il faut deux bovins pour  tirer l’araire, c’est le minimum nécessaire. Puis l’araire devient brabant, on passe (presque) à la modernité.
  



Puis c’est la traction chevaline, plus puissant ! Un cheval ; puis deux chevaux, en réalité on allait jusqu’à quatre ! Il y avait ce genre de trophée sur le bureau du Directeur de l’Ecole Nationale Supérieure d’Agronomie de Rennes. Deux précisément. Aujourd’hui c’est terminé, on ne va quand-même pas arborer un tracteur…en bronze !


 

 dans l’Administration de l’Agriculture (on écrit avec de grands A)

le trophée de bronze devant soi, au bureau…

… pose le grand Homme !

Victor Bougues 1848-1907, encore la IIIè République !
député de Haute-Garonne 1881-1885
Sénateur 1902- 1907
encore un partenaire du Ministère  Gambetta

Europe : mieux qu’Abbal ?



se peut-il que…

…d’autres artistes, d’autres contrées, aient représenté le mythe d’Europe, de l’enlèvement d’Europe, différemment, voire mieux qu’Abbal ? Question iconoclaste sans doute, mais je dois tenter de répondre, élargir mes connaissances ! Mieux, voudrait dire quoi d’abord ? Plus conforme aux textes ? Plus figuratif ?

Recherchant « l’enlèvement d’Europe », je tombe sur le bronze de Marcel DEBUT (Paris 1865-1933) Bronze à patine brune. Début XXe siècle. H. 30 cm, L. 43 cm, P. 20 cm.  Marcel Debut, sociétaire des artistes français, mention honorable en 1895. Il lit Ovide, Métamorphoses, livre II. p. 833-75. Et comprend qu’Europe (vierge de Tyr), est totalement innocente. Elle ne se laisse pas faire quand Zeus s’empare d’elle, en se faisant passer pour un doux bovidé. Marcel la représente ligotée sur son dos. Qu’elle soit l’une des premières otages de l’histoire à ressentir le syndrome suédois, probable, mais elle est bel et bien soumise ! Le mot adéquat est : « subjugée », du latin subjugare, sub_jugum, sous le joug. Excusez moi, Zeus est  manifestement machiste ! Naturellement, Europe devient (plus tard) consentante, pourquoi pas dépendante, en tous cas séduite. On comprend qu’il faille dépasser ces stades pour aboutir enfin à l’apaisement. Pour le bœuf, cette évolution ne se passe pas que dans la tête, il y a une (douloureuse) étape "physique" (mon chirurgien dit : « exérèse ») correspondant (quand-même) à un renoncement (irréversible) de ce qui faisait sa masculinité !



Je me fais l’observation que Zeus ne va quand-même pas se transformer directement en bœuf, et que (conservant sa prostate) il ne peut être (au moins au début) que taureau. Et que la Nation susceptible de représenter au mieux le taureau est notre voisin Espagnol ! Alors, en Espagne, qu’ont-ils fait d’Europa ?

Je découvre à Madrid Oscar Alvariño, et sa création monumentale : La bella y la bestia ou pour rester dans le sujet : O Rapto de Europa. Les architectes créateurs de l´édifice Calypso, à Punta del Este, Uruguay, ont décidé de faire un cadeau à la ville : un petit espace urbain plein de beauté et d´art. Face à la mer, depuis 1962, voici la version ibérique d’ Europe et Zeus. Je reproduis le texte d’origine, pour rester dans l’ambiance :
  


"La magnífica escultura fue hecha en bronce por Oscar Alvariño, en Madrid, España, en 1962. He aquí quien fue esta hermosa joven…


La leyenda cuenta que Zeus se había enamorado de la princesa Europa y decidió seducirla a toda costa. Entonces, él, rey del Olimpo, padre de los dioses, adoptó la apariencia de un toro y se mezcló con la tropilla de su padre. Un buen día, la bella princesa Europa y su corte recogían flores a orillas de la playa y de golpe descubre al animal y lo comenzó a acariciar. Como la bestia era dócil, Europa se entusiasmó y decidió montarla. Entonces, Zeus aprovechó la ocasión para correr hacia el agua y escapar nadando, raptando así a la doncella. Nadaron hacia la Isla de Creta. En un momento dado, Zeus  reveló su verdadera identidad. Recuperó su forma humana y la  princesa al verlo, se enamoró ella también de la divinidad. Europa se volvió así la primera reina de Creta."


Au contraire de l’apôtre de la taille directe qui ne fait pas dans le détail, Oscar reste dans la représentation la plus figurative qui soit : documentaire ! Le taureau a tous ses poils. Quant à Europe, heureusement qu’elle est en bronze, on comprend que Zeus ait pu s’éprendre d’elle : elle est femme dans toute l’expression de sa féminité, et visiblement, est passée du stade de la sidération initiale ; puis de la soumission ; au stade de la collaboration proactive avec son ex-ravisseur ! Comme nous sommes au bord de la mer, elle se vautre sur lui en perfectionnant son bronzage, n’attendant que l’apéritif (alcoolisé) du soir pour se livrer avec son ravisseur devenu amant, aux plus torrides exercices !


alors, c’est mieux qu’Abbal…

…ou, sous des cieux plus torrides…

plus…ollé…ollé ?

André Abbal (cinquième partie)


la femme sur le bœuf ?

ultimes recherches !

Comme souvent, les publications posthumes changent quelque peu la réalité, transforment les faits, et mettent l’accent sur une des facettes du sujet : « l’apôtre de la taille directe » a vécu une vie, plusieurs vies "des périodes" dit-on pour Picasso, et a façonné en évoluant plusieurs facettes de son œuvre. Au début en particulier, pour vivre, donc pour vendre, Abbal comme tout le monde a du créer des œuvres plaisant à tous publics.

Ce qui plait (encore) au public, ce sont les bronzes, faciles à présenter, faciles à exposer pour les collectionneurs, et je décide de poursuivre mes recherches sur ce thème. Or qui mieux que personne sait vendre les œuvres des artistes, sinon les Commissaires-priseurs ? Ils sont les grands témoins de la circulation des œuvres et de leur variété. Et mieux, il conservent la trace et la description de leurs ventes.

Et je trouve !

Daté 1911, « le laboureur », deux bœufs de trait, avec derrière le laboureur, la longue badine à la main, qu’il posera sur le centre du joug, pour guider l’attelage. La photo est minuscule, mais la description donne : Le laboureur, bronze avec patine brune, 1911, dimensions 63x27x36cm.

agrandi, c'est un peu flou, mais on devine le bronze fixé sur un marbre.

Je vais faire comme si c’était la sculpture de Daniel Brisebois !

Mieux encore ! Briscadieu, grande maison d’enchères à Bordeaux, 15 décembre 1990. Lot 1980. Le titre est alléchant :
                          Femme sur le bœuf

Il s’agit cette fois-ci d’un marbre, dimensions 68x44cm, les mêmes proportions. Mais il n’y a pas de photos. J’adresse un email à cette vénérable Maison. Peut-être aurai-je une réponse ? En attendant, j'imagine que c'est le même marbre que celui-ci :
photo : Musée de Carbonne, coll Rauffet
Il existe de nombreux livres sur Abbal, en particulier celui édité par Briscadieu encore lui, en vente à Paris, 79 rue de Vaugirard, chez Courant d’Art. La photo serait-elle dedans ?

Et puis Rose Fernandez a pitié de moi : elle m'envoie quelques sépia d'André Abbal lui-même, des années 1931, montrant les premières épreuves d'une oeuvre qui aura ainsi fait l'objet de 14 ans entre les esquisses et la commande, puis dix ans avant l'inauguration. Il fallait bien vivre pendant ces vingt quatre ans !

première étude  en argile 1931
dernière retouche avril 1931
Je fais la même chose : pour vérifier les proportions, Abbal prenait des photos
vérifiant ainsi les défauts

ultime modèle, en pierre de Latoux
                                                                         
                                                                           Je cherche

Je cherche toujours !

Je trouve pour finir cet autre bronze : loin de l’apaisement, le taureau furieux emmène Europe avec violence : elle est ligotée sur le dos de l’animal ! Il s’agit d’une prise d’otage ! Elle est captive…! Ouf ! Un torero au torse puissant, manifestement sûr de lui, vient de se précipiter sur le monstre qu’il empoigne par les cornes. Il est déterminé et puissant, et a commencé de tordre le cou de la bête sauvage. Ouf ! Le preux chevalier va vaincre (on en est certain) la bête sauvage. Il va (à coup sûr) délivrer la princesse. Elle va tomber amoureuse, comme Europe de Zeus, subito presto. Et ils vont convoler, heureux, eux aussi apaisés… !
  

son nom est Ivan : il ne peut supporter que Zeus ne fasse qu'à sa tête et emporte Europe
Evgraf Semonovich Sorokin : "Ivanus movets stopping angry bull"

Encore une fois Europe…

...mais elle n’est pas d’Abbal !