vendredi 20 septembre 2013

Tous verts !


« Là où est le danger, là est ce qui sauve.»
 

Friedrich Hölderlin (1770-1843) est un poète et philosophe très proche de Fichte, Schelling, Hegel, de la haute période classico-romantique en Allemagne, époque que la tradition culturelle occidentale fait encore rayonner autour de la figure emblématique de Goethe. Quel délice suranné mes souvenirs de stage d’allemand première langue à Göttingen ! Je ne vais pas me risquer à discourir sur son œuvre. Mais je vais tenter de vous faire entra-percevoir le poète, philosophe, ancien étudiant en théologie au Grand séminaire protestant de Tübingen avec Hegel et Schelling, le « trèfle » de l'idéalisme allemand. La Révolution française les remplit d'enthousiasme, ces allemands partagent nos valeurs.

Proche est
Et difficile à saisir le Dieu.
Mais là où il y a danger, croît aussi
Ce qui sauve.

Hölderlin ce nom a la douceur du lendemain de l'éternité. Hölderlin et son amour fou de la lumière des Dieux, de la Grèce, de la face cachée des mystères.

 La Grèce a été mon premier amour, et je ne sais si je dois dire qu'elle sera aussi mon dernier.

Toute sa vie Hölderlin voudra rejoindre ce monde réconcilié entre les anges et les hommes. Il ne pourra marcher sereinement dans cet univers déchu de la lumière. Ses vers, sa prose seront tentatives de s'envoler là-bas, de vouloir faire revenir dans son Allemagne les anciens dieux et les communautés d'hommes libres. La seule porte permettant d'accéder aux secrets enfouis est la Nature. Il la célébrera en prose ou en vers, il pleurera ainsi cet impossible retour dans ce monde perdu. Là était l'amour et l'apaisement. Cette Nature autour de lui, parle encore de l'éternelle Nature, elle est à la fois omniprésente et cachée. Elle souffle à peine les mots magiques de l'avant, du grand Jadis.

Qu’est-ce donc que la vie ?..
Qu'est-ce donc que la vie des hommes ? Une image de la divinité
C'est sous le ciel que cheminent tous les terrestres : ils
Le contemplent. Et lisant, en quelque sorte, comme
Dans un écrit, les hommes imitent la richesse et
L'infini. Le simple ciel nu
Est-il donc riche ? Les nuages d'argent sont pareils
À des fleurs. Et de là-haut tombent en pluie
L'humide et la rosée. Mais quand l'azur
Est effacé, le bleu simple, voici paraître
Le mat du ciel (qui ressemble à du marbre) tel du minerai
Signe de la richesse.

Bon, je vous refais une fois encore le grand détour, qui mène Hubert Reeves à publier son dernier livre, en choisissant soigneusement le titre : « Là où est le danger, là est ce qui sauve», (l'éditeur a remplacé danger par péril peu importe) avec l’espoir que quand on est vraiment dans la « mouise », si vous voyez ce que je veux dire, l’Homme, la Société, la République, déploient (car ils sont le dos au mur), les remèdes maintes fois différés, enfin à la hauteur du moment.

 Je vous joins le tableau de Richard Westall : "l'épée de Damoclès", pour illustrer la situation.
 

Les hommes nous ont accoutumé à se dépasser pendant les guerres. Au prix de millions de vies. Certes. Aujourd’hui, notre planète va mal : réchauffement climatique, épuisement des ressources naturelles, pollutions des sols et de l'eau provoquées par les industries civiles et guerrières, disparité des richesses, malnutrition des hommes, taux d'extinction effarant des espèces vivantes.

La situation est-elle vraiment dramatique ? Que penser des thèses qui contestent ce pessimisme ? À partir des données scientifiques les plus crédibles — et de leurs incertitudes —, Hubert Reeves dresse un bilan précis des menaces qui pèsent sur la planète.

Son diagnostic est alarmant : si la vie sur Terre est robuste, c'est l'avenir de l'espèce humaine qui est en cause. Le sort de l'aventure humaine, entamée il y a des millions d'années, va-t-il se jouer en l'espace de quelques décennies ?

Notre avenir est entre nos mains. Il faut réagir, et vite, avant qu'il ne soit trop tard. Va-t-on se dépasser à la hauteur de la situation ?

Ouf ! ça y est, François nous fait devenir verts

Tous verts !

Charles Courtney

François Hollande a ouvert, ce vendredi 20 septembre 2013 (cette date va marquer un tournant du décennat)(1), la deuxième conférence environnementale. Voici les principales annonces :

• Création d'une contribution climat-énergie

Création de la taxe carbone (ou «contribution climat-énergie»). Vous vous souvenez : le concept "pollueur-payeur" mis en oeuvre par les Agences de Bassin ? Il ne s'agit pas d'un nouvel impôt mais d'un «verdissement» de la fiscalité existante. Grosso modo «la montée en charge de la contribution climat-énergie sera progressive et compensée par des baisses de prélèvements». On parle quand-même de quelques milliards dans une poignée d’années. Pendant le décennat (1). Notamment la TVA sur la rénovation énergétique des logements. C’est donc bien l’impôt supplémentaire craint, mais en même temps on sait à quoi il sert : améliorer l’isolation de l’habitat ancien notamment : réduction des importations de gaz fossile ; d’électricité donc nucléaire ; relance de l’artisanat du bâtiment. Bravo !

• Réduire de 50% la consommation énergétique d'ici 2050

François Hollande prône une réduction de 50% de la consommation d'énergie finale à l'horizon 2050. Ce qui, selon le président, permettrait au pays de réaliser des économies de 20 à 50 milliards dès 2030 sur la facture énergétique. « L'urgence climatique appelle un sursaut à l'échelle internationale d'abord», a-t-il  affirmé. Le président espère ainsi parvenir à un «pacte mondial équitable et contraignant pour limiter les émissions de gaz à effet de serre», à l'occasion de la Conférence climat que la France accueillera en 2015. Re-bravo !

Mais avant cela, François Hollande va proposer la même chose à l'Union européenne : «La transition énergétique n'est pas un choix de circonstances, une négociation, un compromis, mais une décision stratégique.(...) L'épuisement du charbon est inéluctable. Si nous n'agissons pas, la planète connaîtra d'ici la fin du siècle un réchauffement climatique de 3 à 4 degrés». Coût de la transition: 20 milliards d'euros. Super-bravo !

Hölderlin avait raison. Hubert Reeves a eu raison.

Les verts ont bien fait de faire tenir

parole à François

Dieu est bon

D’avoir inspiré tout ce beau monde

Pour sauver sa Création
 
D.L Papety
 (1)   je le fais exprès bien sûr ! Je m'explique :

« Là où est le danger, là est ce qui sauve.»
J’applique cette théorie à la situation actuelle : augmenter massivement les impôts ? tout le monde râle, mais une majorité se forme pour réduire enfin les gaspillages : faire des économies, voilà le détour pour arriver à l’essentiel ! Je suis certain qu'on ne pourra faire autrement, surtout si Angela revient dimanche. Je réduis le pouvoir d’achat des français moyens ? Ils râlent contre les privilèges des élites, courant qui va peut-être aboutir à la suppression du cumul des mandats, y compris de nos chers sénateurs ! La dette augmente toujours ? Peut-être va-t-on enfin lutter vraiment contre la fraude fiscale. Les réserves fossiles diminuent ? On va enfin économiser l’énergie. Les prix de l’alimentation diminuent toujours plus, au risque de tuer l’Agriculture ? Les médias mettent en avant l’explication : la malbouffe, l’injection d’eau salée dans le jambon et le saumon, sans compter l’esclavage des ramasseurs de tomates dans les Pouilles. Intermarché ne va plus pouvoir faire semblant de signer des chartes éthiques bidon...

« Là où est le danger, là est ce qui sauve.»