vendredi 21 septembre 2012

Jean Bourgon et Pont à Mousson-Nancy


Je cherche naturellement les photographies des vitraux de « l’Ancien siège de la société des Hauts-Fourneaux et Fonderies de Pont-à-Mousson de Nancy". Ce monument fait partie du recensement immeubles mh sous la référence PA54000058. Je ne trouve rien, nos collègues des Monuments Historiques sont complètement démunis, même pas d’appareil photographique, les pauvres, mais je pense qu’en réalité, ils se gardent leurs photos pour eux seuls.

















Nous sommes 91, avenue de la Libération, et je rage de ne pouvoir prendre de suite la voiture pour m’y rendre, mais sans doute est-ce privé, interdit d’entrer, interdit de photographier ? (je pense à la fable de la Fontaine le renard et les raisins). La mention des Monuments historiques porte les précisions suivantes : sont classés : Le hall de l'entrée d'honneur en totalité, ainsi que l'escalier qui le prolonge, avec sa cage et ses verrières de Jacques Gruber , l'escalier sur plan triangulaire avec sa rampe de Jean Prouvé (cad. CK 424) : inscription par arrêté du 22 août 2003. Bourgon Jean (architecte) , Subes Raymond (ferronnier) , Prouvé Jean (ferronnier), Gentil et Bourdet (mosaïste) , Gruber Jacques (maître verrier) , Lemoine (maître verrier). Que des noms illustres, il ne me manquait plus que Jean Prouvé. Et je découvre le verrier Lemoine !









Et j’ai une inspiration, car sur internet l’important est de chercher au bon endroit, sous le bon intitulé, et manifestement je n’ai pas encore trouvé le sésame idoine.

Ce Jean Bourgon architecte l’est peut-être, la clé d’entrée ?

Après de brillantes études à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, (cela commence bien),  Jean Bourgon reprend l’agence nancéienne de son père au moment où la première reconstruction bat son plein. Sa notoriété est vite établie avec la construction du siège de la Société des Hauts-Fourneaux de Pont-à-Mousson et les nombreux édifices dont le charge l’université. Oui, je brûle ! Ancrée dans le territoire lorrain, son œuvre s’illustre également par ses participations à l’exposition des Arts décoratifs en 1925 puis à l’exposition coloniale de 1931.

YES, c’est le Hiriart de Nancy !

et il y a comme cela trois paliers : au centre un beau rectangle, les deux latéraux longilignes !
puis encore trois plus petits au-dessus
désolé pour cette photo empruntée...pas terrible...mais cela en fait 3 d'un coup !

 S’il conserve de l’esprit Beaux-arts la symétrie et l’ordonnancement, celle-ci va de pair avec une modernité rationnelle : structure accusée, dépouillement et technicité. En privilégiant des élévations composées sur les verticales et les horizontales, Jean Bourgon confère à ses bâtiments puissance et sobriété. Le soin du détail n’y est pas écarté : jeux de creux et de reliefs, de motifs et de couleurs, à partir d’une variété de matériaux. Sa maîtrise de la lumière, qu’il décline dans un panel d’effets, atténue quelque peu la rigueur qui caractérise sa production. Maitrise de la lumière…je  m’enflamme…c’est pour moi cela  !

Magnifique : accolés à ces propos littéraires et prolifiques, quelques photos, certes pas bien grandes, mais on devine le hall, on devine les vitraux, ça paraît comme dirait Ceccaldi sur TF1 : E-NOR-ME   ! !

Il existe une entrée et un escalier séparés pour les employés. La salle de réunion du Conseil d'Administration n'a pas changé depuis 84 ans.
  

les verrières de Lemoine
Entre-temps, j’envoie un email à Michel Herold, à la Sorbonne, qui a engagé (et terminé) l’inventaire des vitraux de France. C’est le Patron qu’il me faut, il faudrait qu’il m’embauche comme vacataire bénévole, à moins que je lui demande de m’encadrer pour une thèse ?

J’ai trouvé ce que je vais faire

Pendant  la  dizaine d’années qui me reste !

le plan du 2è étage, avec le grand escalier d'honneur, éclairé par la cour intérieure