lundi 13 août 2012

Cœur de beuf d’été


Il y a plein de variétés de tomates, et comme c’est la saison, on peut s’amuser à les collectionner. Je fais les courses, et dois satisfaire pour ce midi la commande suivante : 6 cœurs de bœuf (pour 6 personnes) destinées à des tomates farcies.


les tomates sont farcies, et la cuisinière verse dessus le coulis


Comme Michel Edouard Leclerc revend à prix coûtant le fuel déjà grevé de son prix d’extraction, auquel s’ajoute le raffinage, la distribution, et la TIPP flottante, je vais maintenant chez lui pour ravitailler mon véhicule, forcément un Citroën. Du coup, Michel-Edouard m’a astucieusement amené à rentrer dans son magasin, et je m’y rends donc à la recherche de la fameuse tomate. Je réalise que Michel-Edouard se procure des quantités de variétés issues de la mondialisation, je vous cite par exemple : la Chris Ukrainian ; la Chilo della Cafargnana ; la Chianti rose ; la Clario purple ; la Cleota pink ; à ne pas confondre avec la yellow ; la climbing trip ; la cœur d’Albenga (tiens, on se rapproche) ; la Cœur de bœuf blanc (on chauffe) qui bénéficie d’une IGP en Italie. La cœur de bœuf de Jérusalem, en forme de cœur, jaune. Ce n’est pas encore tout à fait ça. La cœur de bœuf jaune, finement côtelée, elle, est rouge. Pourquoi alors la nommer jaune ? Les fruits dépassent 300 g. Je crois que ça ira. J’en prends 7 pour 6, il y aura du rab. Michel-Edouard n’en fait pas cadeau, c’est la plus chère (la marge qu’il ne prend pas sur le fuel il la reporte sur la tomate). J’en ai pour 13,95 €. « Quand-même » comme on dit à Toulouse. C’est la Toulousaine qui rentre chez Lacroix à Toulouse, elle est parée comme un arbre de Noël. Elle demande à la vendeuse : -« combien cette écharpe » (Lacroix en soie). – « 800 Euros, Madame ». –« Ah quand-même ! » rétorque la cliente. Et elle fuit le magasin !

Je rentre donc en héros avec mes 7 tomates, et voici la transformation.


Je me suis aperçu à force de lire les magazines féminins que nombre de photographes, en mal d’inspiration, photographiaient les plats, ce qui suscite toujours de la part du lecteur une sollicitation des papilles, le conduisant à apprécier sinon la photo, du moins ce qu’elle représente comme plaisirs-gustatifs-putatifs.


la vérité oblige à dire qu'ayant des ados à table, on leur avait préparé aussi
des sarladaises, qui ont (comme prévu) disparu instantanément

Je me lance donc dans cette voie

prometteuse de petits bonheurs

(comme ceux de Philippe Delerm)

sans apéritif, ce serait un peu "austère..."

"nous récusons l'austérité, au profit de l'effort juste" !

...mais qui donc a dit ça ?