vendredi 31 août 2012

Qui c’est !


C’est la question basique des astronautes : y a-t-il de la vie ailleurs que sur la terre ? Quel bonheur de découvrir des alter-ego sur une autre planète, nous ne serions plus seuls ! Les films de science fiction nous avertissent aussitôt de ce qui se passe : craignant de voir notre (admirable) civilisation concurrencée par la jalousie des nouveaux arrivants, (forcément ils ne peuvent vivre que dans un monde moins civilisé), nous nous efforçons alors de les détruire avant qu’ils le fassent eux-mêmes, et les termes de l’échange sont toujours brutaux. Sauf si, e (i) t (ti) est minoritaire et mineur, alors les enfants l’adoptent avant qu’il renonce, et se fasse rapatrier  à la maison, de peur que les adultes le collent dans un centre fermé.

Je me croyais donc seul sur cette planète à concevoir mes fameuses Kégresse à grande échelle. Solitaire, mais fier de cette originalité. Seul mais unique.





Or voilà-t-il pas que feuilletant sur le web à la recherche de photos nouvelles, je tombe sur celles-ci, tout à fait extraordinaires car le maquettiste donne l’impression d’avoir complètement inventé les carrosseries. Je les reproduis telles-quelles devant cet avant de traction qui donne l’échelle. Il bénéficie de l’appui d’une couturière tout à fait à la hauteur. Et il télécommande lui aussi ! Qualité de conception et d’exécution superbes ! De quoi être (presque un peu) jaloux !

Il y a donc un martien qui crée des Kégresse, et quelles Kégresse !

K I   

Où est-il donc que je l’embrasse !

jeudi 30 août 2012

char à banc



Je le concède : voici un cas typique de raisonnement… tortueux, mais vous allez voir :  quand-même mécanique : vous avez observé que j’ai subi une rechute de Kégressite, et que j’ai refeuilleté mes vieilles photos. Nous sommes en août, très précisément le 13 août, mais… 1926. Il y a 86 ans ! Pas n’importe où : sur la plage fleurie de Deauville. Qui communique avec celle de Trouville d’ailleurs, où existe une autre carte postale du même attelage, cette fois-ci parfaitement de profil.


Le passager n’est pas n’importe qui : André Citroën himself est présent, il n’aimait pas trop conduire, et il partage le siège du conducteur de cette superbe P17 blanche.  Evidemment, cela serait parfait, si je pouvais la reproduire ! Une Kégresse de plage normande, de vacances d’été ! Elle est décapotée, pas de couture à faire, le châssis est le même que celui déjà réalisé, il suffit de créer un siège, et de poser un parquet sur le plateau à l’arrière. Mais ce qui est extraordinaire, c’est le char à banc ! Un simple plateau monté sur un essieu, cet étonnant col de cygne (en réalité double) pour le relier à la tractrice, et ses 5 rangées de bancs de jardin, permettant d’asseoir chacun 5 personnes au moins. Cinq fois cinq, vingt-cinq, autant d’estivants qui se baladent dans l’air marin, sans mettre les pieds dans l’eau ! Ici, c’est la nombreuse famille d’André qui a pris (sagement) place !

Vraiment ce char à banc me tente, et je me dis : -« il faut d'abord le col de cygne, je vais en tenter un pour voir ». Il faut ensuite les roues, si l’on examine de près, des roues jumelées de camion. Ca ne va pas être évident ! Il me reste deux roues Citroën, vaudrait mieux les utiliser ! De toute manière, il faut faire un croquis, plus tard un plan, et comme il pleut, je me protège de la pluie, et je me jette à l’eau. Si l’on peut dire.

Je dessine au crayon, ça n’est pas très net en photo : voici d’abord une coupe, au droit de l’axe des garde-boues (chic je vais pouvoir en reconstruire deux).

c'est uniquement pour mettre le même entraxe qu'un véhicule normal

Puis un essai de col de cygne, sur un profil du char à banc, il fait au moins 55 cm de longueur, avec un bout du précédent garde-boues !

et encore, il manque le prolongement de 20cm au-dessus du plateau arrière !

Du coup je tiens le raisonnement suivant, me disant « qu’à l’impossible nul n’est tenu » : je vais me faire un beau col de cygne, mais raccourci pour s’accrocher derrière le plateau d’une tractrice. Il faut à la fois un plateau bien dégagé, sauf les deux garde-boues qui créeront un relief. Et un plateau surbaissé, c’est à dire à la cote de l’essieu, à 5cm au lieu des 8cm habituels. Tant pis pour la suspension ! J’opte pour un rectangle de 25cm x 20,5cm.


Les croquis sont prêts, le col de cygne bien engagé. Je commande les fournitures chez Octant, et je m’y mets.

Chic, je vais pouvoir aller à la plage

sans mettre les pieds dans l’eau !



Marché bio


Le temps a changé, décidément, la terre tourne : le matin, il fait nuit, il faut dire que nous nous levons tôt. Il serait bon de changer d’heure. Les orages arrivent, et il pleut par averses intermittentes. Température 18°, quel décalage avec hier. C’est jour du marché, pas certain que les producteurs soient présents : ici quand il pleut, on reste à l’abri ! Mais je suis rassuré : ils sont tous là.



J’ai pris mes habitudes et (comme tout grand cuisinier), j’ai mes fournisseurs attitrés : le pain par exemple. J’avoue avoir passé des années à cuire mon pain, avec la farine d’un magasin low cost célèbre (pas de ma faute, j’aime l’Allemagne), dans une machine de la même provenance. Pas terrible il faut bien le dire. Rien de comparable avec les miches d’Albias. Je vous en ai déjà parlé, c’est dans le Tarn et Garonne. Mais j’ai trouvé encore mieux : les pains rayés de Mazères. Un vrai, un grand boulanger : il se fournit en farine de petits moulins de l’Ariège. Et surtout, il pétrit longtemps, longtemps. Incroyable la différence d’aspect, de goûts, que peut donner une pratique différente du pétrissage et de la cuisson. Ici les pains ont la croûte croquante. La mie ferme. Un goût profond. Ils grillent merveilleusement. Je lui raconte que je suis marin, et que je dois conserver mon pain plusieurs semaines.

Il me recommande un pain très cuit, qui se conserve très bien au congélateur. Mais les plus rigolos sont ses pains rayés, de forme carrée, gonflés au centre. Ils ont une gueule magnifique. J’en prends deux, plus un grand pain de forme classique, qui fait de belles tranches à la coupe. Un peu de beurre de baratte Legall ; un peu de serano dessus, une merveille. Sauf si à la place de beurre on étale une tomate fraiche, sous le jambon. Alors on n’a pas besoin de se rendre en Espagne : on y est !



Après le pain, les derniers melons de Lectoure. Dix Euros la barquette, il y en a dix-huit, on va pouvoir les faire au porto de Bossost ! On peut toujours rajouter une chiffonnade de jambon espagnol.

Un peu plus loin, Fred Mahé présente un lot de tomates fabuleuses, de toutes formes, de toutes les couleurs. Il n’a pas que des tomates : des concombres ; courgettes ; oignons et ail nouveau.








Quelques cailles plus loin, nous sommes harassés sous le poids des achats. On en a pour la semaine. On attend maintenant septembre de pied ferme : on a de quoi se restaurer. Il faut continuer le sport si on veut rester svelte.


un beau jour

le jour du marché !

dimanche 26 août 2012

antigel

C'est un paradoxe en cette fin août ! C'est cette photo dont je vous donne un agrandissement qui m'a fait réagir :


Nous nous souvenons tous de tels radiateurs, calfeutrés contre le froid, grâce à une housse calorifugée. Je m'étais donc trompé, en posant une calandre nickelée, qui faisait plus riche, mais était moins adaptée !

Question : me restait-il du tissu assorti ? Du cuir aussi ? De petites courroies ? Une calandre laiton ? Réponse ce matin : oui, quelques derniers morceaux repassés sont soigneusement rangés dans la réserve ! Deux bouts de courroie recyclés. De la colle à tissu toute neuve achetée au cas-où. Une calandre peinte en noir inutilisée...

Une matinée de collages et ajustages, et voici la correction apportée :




C'est la fin de l''été ...

...il faut penser au prochain hiver !

samedi 25 août 2012

Haute couture

La capote est posée, et comme on pouvait s’y attendre, l’apparence est complètement modifiée : je me suis efforcé à la légèreté, et à ce que l’on voie toujours bien l’arrière : quatre jambes de 3mm (cela fait petit à l’échelle) soutiennent l’ossature devenue pratiquement invisible. Elle est solidement attachée au plancher par 4 vis de 2mm qui font très « mécanique ». Et une toile dessus, ajustée avec précision, ceinturée de piqûres Hermés, paraît comme une ombrelle tendue : voici le résultat final. Chapeau la couturière, (il est vrai qu’elle est douée en Haute Couture) !


Je lui ai remis un patron préalable. Ajusté au millimètre. En réalité, il y a eu trois patrons, le dernier découpé in situ, comme sur un mannequin. Petit problème le tissu est mou, contrairement au patron de papier, d’où quelques plis. Comme en vrai après tout. C’est amusant : en mécanique on dit : « un gabarit ». En couture, un « patron ». Le secret, ce sont les pinces, qui  transforment le mouvement de l’avant (il doit tomber pile sur le pare-brise), en un simple rectangle, au-dessus de la partie arrière.


In fine, on ne voit plus comment ça tient. En réalité, par des vis, qui passent dans mes fameux œillets de 1 mm. C’est donc démontable (pour aller chez le teinturier). Je devrais dire « déhoussable ». C’est aérien. Une synthèse entre mécanique et couture. Comme aurait pu faire Jean-Paul Gaultier quand il inventait des robes métalliques. Pas mal ! (je ne vois pas pourquoi je ne donnerais pas (aussi) dans l’autosatisfaction) ?







L’attelage complet est maintenant achevé,

(J’aurai passé l’été à peaufiner mes modèles)

Ça n’a pas été aussi terrible que cela !

Il suffisait de s’y mettre…et d’en avoir envie !


PS : pour revoir la position : "été", voir RTM : http://babone5go2.blogspot.fr/2012/06/rtm.html




mercredi 22 août 2012

Kégresse toujours


Je repense (la nuit) à cette Kégresse découverte, et à sa bâche, qui doit être discrète tout en marquant bien le volume du véhicule. Il faut passer au dessin, et je commence par des montants verticaux à l’arrière, les mêmes que ceux du modèle réel.  Ca ne va pas, car ce dessin droit rigide détruit la jolie courbe donnée à l’arrière du siège, et si élégante avec ses nervures de renfort.


De bon matin je me lance donc, dans un dessin amélioré, avec les montants un peu obliques, ouverts vers le haut. On dirait que cela fonctionne : il suffit de récupérer un beau médium avec lequel Octant (toujours lui) rigidifie ses cartons, de tracer, 3mm en retrait (le diamètre du futur tube), de couper (que ferais-je sans scie sauteuse !) de polir, de retrouver une tige filetée perdue de 8mm ; les boulons qui vont avec, d'écarter de 130mm, et d’ajuster sommairement, toujours le scotch de peintre.

Il n’y a que deux montants situés à l’arrière, la bâche se raccordant au pare-brise par une pente allongée puisque l’on enjambe le dossier du siège conducteur.


Avec l’habituel papier A4, ça fonctionne ! Voici le résultat : il est temps que les orages surviennent pour que je mette tout cela en forme. J'ai du tube ; des chutes pour raccorder les deux montants ; le plat reposant au sol est déjà coupé, l'assemblage (tout doit être d'équerre) se met en place... (dans la tête) !




Fouillant dans mes archives, je tombe sur ce modèle soviétique (en réalité russe) bien tentant ! Rien que le radiateur emmailloté donne envie de s’y mettre (ce qui éviterait le chromage), sans compter tout le reste, cela ferait un joli modèle !



Il faudrait que l’hiver venu… ?

mardi 21 août 2012

liserons d'août…


Le liseron des haies (Calystegia sepium) est une plante grimpante, herbacée, vivace, de la famille des Convolvulaceae, courante dans les buissons et les haies. Il est aussi cultivé pour l'ornement des jardins. En voici l’exemplaire classique blanc.


Le liseron des champs (convolvulus arvensis) est joli également, même s’il s’agit d’une plante jugée mauvaise, car étouffant les plantes qu’elle prend pour support.















Mais mon liseron préféré est celui que l’on trouve en ce moment, notamment dans les Landes, où il couvre toutes les clôtures : est-ce un liseron des haies, différent, avec ses couleurs bigarrées et gaies ?





















Dans le jardin, j'ai toujours des ipomées, qui sont de la même famille convolvulus. Pas facile de s'y retrouver. Il y a ainsi grandiflora.



c'est très ressemblant, mais dans le jardin, on peut faire des symétries !



je préfère les sauvages !

Esparros


Un beau nom, qui sent ses Pyrénées ! Un gouffre, de l’ombre, une humidité de 92% (il ne faudrait pas grand chose pour qu’il pleuve dedans) et une température régulée à 12°7, c’est à dire moins 20° par rapport à l’extérieur. Des thermomètres et hygromètres surveillent ces paramètres, la chaleur et le gaz carbonique dégagés par des visiteurs comptabilisés, sans quoi plus d’aragonite ! Nous sommes venus ici à la recherche de la fraicheur, et des cristaux découverts à l’origine en Aragon, mais qui sont tout bonnement de la calcite. L’eau minéralisée traverse du manganèse : le dépôt devient noir. De l’oxyde de fer ? le dépôt est rouille.









C’est seulement en 1938, avec Élisabeth, et son ami Germain Gattet, (dont voici le casque de spéléologue) que Norbert Casteret découvre et explore le gouffre d'Esparros, dans les Baronies. Nous sommes dans les Hautes Pyrénées. Tous trois vont  parcourir la plus belle, la plus fabuleuse grotte à concrétions jamais vue jusqu'à ce jour. Cette exploration durera plusieurs mois, avec chaque fois de nouvelles trouvailles, déclenchant l'admiration et l'enthousiasme de nos héros : les salles excavées par la Neste de l’époque (des millions d’années) sont immenses.

Une secousse volcanique : le plancher d’argile s’effondre, et le passage grandit. La Neste grandit elle aussi, érode comme à la lime le marbre-bréché, et forme des conduits de plus en plus immenses dans lesquels nous circulons. Mais les traces d’érosion d’origine sont au plafond ! Habituels stalactites et stalagmites. Habituelles draperies de calcite. Gours bordés par des barrières de dentelles qu’on dirait de corail blanc. Gours vides au début, mais à la fin, les mares sont pleines d’une eau transparente, on devine que la grotte continue de déposer la calcite, et qu’elle travaille pour l’éternité.

Mais où cela devient extraordinaire, est quand (phénomène de rosée ?) les cristaux partent dans tous les sens, du bas vers le haut ; horizontalement, à droite, à gauche, et transforment les parois en vitrine de joaillerie.



















Depuis ces millions d’années, la Neste a changé de vallée et coule à l’air libre. Nous allons l’admirer à Arreau, où la Neste d’Aure rejoint celle du Louron, pour devenir la Neste-tout-cour, occasion de faire un tour en ville, et de déjeuner à l’hôtel de France.



































Nous y retrouvons les deux Nestes, débarrassées de leurs draperies de calcite, et carrément déshabillées (toujours la chaleur). Nous approchant pour voir ce qu’elles font dans la fontaine, l’une des deux vient d’attraper une truite, je crains qu’elle n’ait pas la dimension réglementaire, elle va devoir la rejeter à l’eau. Ici, on adore les fées qui fréquentent les sources, les truites qui fréquentent les gaves, ce qui n’empêche pas d’aimer le jambon, en voici des magnifiquement appareillés.

Promenade hors du temps, et réflexion sur l’immensité de l’histoire de la terre,

Qu’est-ce qu’une matinée de vie humaine

Comparée aux millions d’années pour que de simples gouttes d’eau

Créent de telles draperies !