jeudi 5 juillet 2012

3/6 Kégresse

« mes gros jouets Citroën B14»

3ème partie


Chapitre 3 : les Kégresse

Il est difficile de résister au plaisir de retrouver un jouet d’origine, même si son échelle est le 1/10°. Voici ce qui a été fait de mieux par J.R.D. Il fallait relever le défi.

Pour moi,  ce modèle n’était pas assorti aux productions qui précèdent, car pas assez gros. Pour parler vrai, il existait aussi un motif pratique de diversifier la production Brepsomn : dans les stocks de pièces détachées, certaines étaient en nombre plus faible que d’autres : par exemple les ressorts avant et arrière, moulés, disparaissaient : pas très difficile de leur substituer des modèles formés avec des lames réelles. Plus grave, les essieux arrière moulés eux aussi en deux parties vissées, qui contiennent deux pignons engrenant à 45°, transformant le mouvement longitudinal de l’arbre de transmission en mouvement transversal des deux roues arrière, commençaient à manquer. Pire, il n’existait plus de garde-boues arrière, une pièce complexe difficile à reproduire sans moule, car arrondie en une forme allongée, et de section courbe.

Le challenge était donc d’inventer un train arrière nouveau, l’occasion rêvée de créer un train chenillé. Plutôt que d’en construire un précisément à l’échelle, il était plus tentant d’en trouver un tout fait, ou du moins les composants principaux. Pourquoi pas provenant de pièces détachées de chars au 1/16°, sachant qu’il en existe au 1/6° mais elles sont énormes ? On trouve des revendeurs en Allemagne ; aux Etats Unis ; en Chine naturellement…Il fallut en importer, pour constater l’impossibilité d’en faire quoi que ce soit. Jusqu’à ce que la solution apparaisse au Canada, avec Robotshop, fabriquant pour les électroniciens, inventeurs de robots, un kit nommé Vex Tank Trade, composé de diverses pièces détachées en Rilsan, assez ressemblantes aux chenilles neige P15N inventées par Kégresse.

Mieux encore, sont vendues dans le kit quatre roues d’entrainement crantées figurant les poulies avant et  arrière. Ainsi que les quatre roulettes du bas ; et la roulette du haut. Ne restait plus qu’à inventer un montage tel que l’ensemble soit ressemblant, tienne si l’on peut dire « debout » ; et puisse être motorisé car la tentation était grande de pouvoir faire du « tout terrain ».. Le revendeur Meccano-France est retrouvé à Lescarre près de Pau. Il possède les roues Meccano cachées plus tard dans le mécanisme, et dont l’axe de 4mm est compatible. Quelques cache-roues de la même marque laqués en noir pour cacher les pignons. Un tendeur arrière. Il suffit de fabriquer la barre latérale, en laiton plat comme la vraie, renforcée par deux équerres en haut et en bas. Avec des vis de 1,6mm à tête carrée de 1mm. L’illusion est excellente, pour ce qui reste un jouet, disons une semi-maquette avec des détails sophistiqués.






 L’essentiel était gagné : car ensuite, il suffit de tracer un nouveau châssis tiré d’une plaque de laiton, avec comme plan avant le même que la limousine. A l’arrière un plat plié sur les trois côtés, sous lequel viendra se placer le train chenillé. On peut l’imaginer suspendu. Ou fixe ce qui est plus facile à attacher.



On ressoude les garde-boues avant et le marche-pied qui le prolonge, légèrement raccourci. Ce dernier vient rejoindre le garde boues arrière, formé d’un plat élargissant le plateau, remonté de 10mm. Entre deux, un quart de rond avec un rebord prolonge la ligne continue des garde-boues. Sur la bavette à l’arrière, on peut fixer le feu rouge. Entre les longerons avant, les crochets et le fameux rouleau.

mise en place de la carrosserie












Se souvenant que Citroën livrait des châssis motorisés en Suède par exemple, avant que des carrossiers locaux les habillent à la demande, il est aisé de reproduire ces modèles. L’avantage est alors d’oublier les garde-boues, montrant mieux encore la fixation du train avant. La seule nouveauté consiste à créer la poutre tenant les phares, qui n’est pas très difficile à façonner avec une barre de laiton chauffée puis recourbée, et munie des axes dans lesquels sont encastrés les phares.

Il fallait cependant trouver pour ces châssis un attrait qui compense l’absence de carrosserie, et c’est là qu’intervient un composant mystère : le « rhéostat Fulgurex » dont nous avons parlé. Associé à des croquis de radio-commande, puisque théoriquement si l’on déplace à distance la tirette appropriée, on fait varier la vitesse du moteur préalablement branché, et même on va en avant et en arrière. Il fallait essayer ! A blanc, sur un montage, est confirmé le voltage nécessaire au fonctionnement à l’échelle des moteurs d’origine, qui contiennent un réducteur : il faut du 12v. On raccorde le « rhéostat » : il ne fait pas varier la vitesse du tout, mais permet bien marche avant, marche arrière.(1 voir ci-dessous)


Comme le capot des Brepsomn est vide, cachant simplement le passage de l’arbre de direction, il y a la place pour y visser le fameux « rhéostat », actionné par une tirette qui ressortira au tableau de bord. C’est ainsi qu’a été réalisée une très petite série de châssis motorisés, permettant le fonctionnement « tout terrain » des fameuses chenilles : le conducteur peut actionner le volant puisqu’il n’y a pas de cabine. Mettre le contact (un témoin s’allume au tableau). Mettre les phares et feu rouge arrière (l’interrupteur d’origine). Et positionner le levier en marche avant ou arrière. On voit ce dispositif en marche en cliquant sur : http://www.youtube.com/watch?v=mqfa7Rqd3Ao


Plus tard, la découverte de pièces arrière de carrosserie de limousine inachevées, sans le trou destiné au passage des roues, donna une idée : les araser de 10mm, pour faire passer le fameux garde-boues horizontal arrière du nouveau modèle : une fois encore on économisait le garde-boues d’origine ! Ensuite, pour équiper les roues avant, il fallut inventer des skis, tirés d’un plat de laiton arrondi à l’avant, percé d’un rectangle pour faire passer les roues, et équipé de lames de ressort latérales on n’en était plus à une lame de ressort près. Une dernière plaque courbée pour créer le « tasse-neige ».


Le reste, c’est à dire l’essentiel de la voiture, est une « simple » limousine classique sans pont ni roues arrière, remplacés par le train chenillé. Le résultat est la seule B14-PN15 norvégienne jamais construite, portant sur le toit la paire de skis utilisée à Saint-Moritz 1932, aux Jeux Olympiques s’il vous plait, avec laquelle André Citroën emmena Charlie Chaplin et sa famille à la neige. Je sais que l’histoire est erronée, puisque les B14 avaient fait leur temps, et qu’il s’agissait de C6 : mais je ne dispose pas de telles carrosseries !



Voilà les prototypes aujourd’hui créés. On aurait envie de poursuivre l’aventure, et les idées ne manquent pas : en B14 véritable il y a le modèle ayant permis l’escalade en plein hiver du Col du Grand Saint-Bernard. Pour nos amis Suisses il y aurait les petits autocars des Postes… ! Il va falloir se remettre à la planche à dessin !




à suivre . . .



tout-terrain sur une pente
(1) pour voir le "réhostat", cliquer sur : http://babone5go.blogspot.fr/2011/07/eureka.html


réserves pour Saint-Moritz !