samedi 30 juin 2012

pompier : je n'y touche plus !

Je rends visite à mon premier voisin  : ancien cadre sapeur-pompier, je lui montre mon chef-d'oeuvre, les manomètres du réservoir sous pression ; les tuyaux de toile ; le rouleau ; la remorque (c'était avant les récents garde-boues). Il a passé cinq ans de sa vie à Paris,  tu parles s'il connait ! Il apprécie en connaisseur, commente les détails (ouf !), jusqu'à ce que tombe le verdict : "l'échelle, c'est pas ça du tout : elle était rouge, et en bois, en bois de frêne ! Il y avait au bout (je l'avais remarqué sur des photos) deux demi-cercles : ça servait à casser les carreaux, et à aggriper le rebord de la fenêtre avec ces deux crochets. Commode pour escalader les fenêtres et entrer dans la chambre des filles...."

Je suis atterré, car non seulement il dit vrai (c'est lui le pro), mais je m'en étais douté, au vu de plusieurs images ! J'avoue : pas le courage de recommencer (sauf le jour où ça me prendra ?).

En compensation, voici les dernières modif avec les écussons, et les fameux garde-boues !





                  
promis : je n'y touche plus avant un moment !

R.T.M

Je vous parle de R.T.M et je parie que vous ignorez de quoi il s’agit ? Restauration des Terrains en Montagne. 31 c’est la Haute-Garonne naturellement. Un service hébergé par l’Office National des Forêts (O.N.F), coordonné par un Délégué National (pas situé à Paris ce qui est extraordinaire, mais à Grenoble, c’est à dire in situ, on n’a jamais vu cela dans l’administration !). Et piloté, département par département, par ce qui était avant le Directeur départemental de l’Agriculture et de la Forêt...

Prosper Demantzey(1831 - 1898) Archives RTM 04 "Je ne sais pas de plus noble mission que celle d'aider la nature à reconstituer dans nos montagnes l'ordre qu'elle avait si bien établi et que seuls l'imprévoyance et l'égoïsme de l'homme ont changé en véritable chaos".
Prosper Demantzey,1893


... quand il s'agissait d'un département de montagne évidemment, le plus chic étant les Alpes, mais les Pyrénées pas mal non plus. L’idée reste qu’il faut aménager la montagne, pour lutter contre l’érosion et les avalanches : en créant de petits barrages successifs sur les torrents pour éviter l’érosion dite régressive.

En protégeant les villes en aval par des barrages (vides) stockant les coulées de boues. (Après une coulée de boue, il faut vider le barrage comme Hercule nettoyait les écuries d'Augias). En créant des gabions pour tenir les talus. Ou des fascines. En explosant la neige stockée pour prévenir les avalanches… Et bien sûr et c’est la logique basique des Eaux et Forêts, en replantant en essences forestières pour fixer les pentes. La R.T.M est un exemple unique de développement durable puisque depuis 1860, les photographies soigneusement conservées démontrent le développement spectaculaire de la forêt en montagne, et ont doté la France d’une expertise singulière dans ce domaine très pointu. Il est donc "normal" que l'on n'en parle qu'entre spécialistes, c'est pourquoi il me semblait indispensable de lui consacrer une maquette !


J’ai eu l’honneur de diriger cinq ans ce service depuis Toulouse, c’était dans les années 1990, et de piloter la vidange du barrage de Castelvieil, protégeant Bagnères de Luchon contre les risques d’inondation par les coulées de solifluxion. Il faut bien sûr avoir un matériel spécifique, le must étant de transporter les matériaux en hélicoptère, et j’ai le souvenir de ballades fabuleuses en rase-mottes au-dessus du Port de Venasque !

Une Kégresse, dans les années 30, est bien entendu le véhicule rêvé du Forestier. Elle est donc vert-épicéa, avec le rouleau avant caractéristique de la croisière jaune. Elle a  des crochets aux quatre coins pour tirer des charges, et il lui faut bien une remorque pour jouer le rôle de mule de la montagne. La voici avec sa remorque, équipée de ses tout récents garde-boues !


J'ai toujours adoré les équipements (de fonction) dont sont dotés les Forestiers, en dehors du somptueux uniforme qu'ils revêtent lors des cérémonies officielles, et qui font ...rêver les filles...! Pour le véhicule il faut des nourrices d'essence ; des câbles et un cric. Pour le Fonctionnaire des jumelles (de fonction), des sacs à dos, des pics, et des cordes d'escalade. Une pelle américaine est bienvenue. Le must étant l'appendice indispensable au montagnard : les chaussures d'escalade, qui doivent être goretex pour faire respirer les pieds, et prévenir trop d'odeurs de transpiration susceptibles de nuire à la quiétude des bivouacs.


Vous imaginez un tel convoi escaladant les pentes escarpées ?


Bien évidemment, le pare-brise traité "canon de fusil" est rabattable (pas si simple à réaliser je puis vous le dire). A l'origine, j'avais imaginé cacher la batterie 12v dans la remorque, et ainsi alimenter le moteur du train de chenilles, le véhicule étant radio-commandé. La nuit, il m'arrive également de concevoir une capote, comme une P17 militaire, mais je ne souhaite pas trop justement quitter le domaine civil ! Vous comprenez qu'un tel ensemble puisse toujours être amélioré, mes maquettes n'étant jamais tout à fait définitives !


départ en mission !

Gaussens 1939 : le lac d'Oo

P.S : avec un blog, on peut jouer avec le temps, c'est à dire revenir sur le passé en fonction du présent : un peu plus tard, fin août 2012, on peut voir le convoi préparé pour les pluies d'automne, c'est à dire bâché, à l'adresse : http://babone5go2.blogspot.fr/2012/08/haute-couture.html

vendredi 29 juin 2012

Petit tour de jardin


La végétation change de jour en jour. Comme ça, sans crier gare, une joubarbe se met à s’étirer, crée une hampe qui s’allonge sans fin, jusqu’à ce que des fleurs paraissent au sommet. On croirait les étamines faites de pépites d’or.















Au Nord, on a une nouvelle gardienne, vous reconnaissez Lucrèce de Villanis. Elle veille sur les hortensias, dûment saupoudrés d’ardoises pilées. Le tour est bien devenu bleu. Mais au centre, l’ardoise n’a pas du pénétrer et les fleurs sont restées roses.















Les bignones commencent à sortir, en pleine forme grâce à l’arrosage régulier.
















Et les roses éclosent puis fanent sans fin. Il y a toujours un squatter présent, pour peu que l’on cherche attentivement.


Dans un éclair, j’ai entrevu un Flambé. Il est passé comme un éclair, et est vite parti, à la recherche d’un conjoint (en général d’une conjointe s’il s’agit d’un Monsieur).

Je vous ai parlé en son temps du perchoir de l’Assemblée Nationale. J’avais pronostiqué Jean Glavany. C’est Claude Bartolone. Dans les deux cas, ce devait être un garçon. C’est peut-être contraire à la parité, mais c’est une loi de la nature : seuls les mâles (dominants) pratiquent le « top-hilling ».


Si cette expression ne vous dit rien, il faut que vous re-lisiez Podalirius, le frère de Machaon : ça n’a pas pris une ride !


jeudi 28 juin 2012

Petits travaux à l’ombre


Avec cette canicule, l’emploi du temps est rigoureux : arrosage et courses le matin ; piscine pour remplacer la sueur par de l’eau fraiche ; et recherche de l’ombre pour fuir le soleil. Du coup, je reprends des travaux interrompus. Avec la même devise (de temps de crise) : « utilise tes restes ». Exemple : j’ai déjà construit des garde-boues de remorques. La technique : deux cercles semblables, entourés d’une bande périphérique. Genre boite à camembert vous pigez ? La différence, c’est que la flasque extérieure est trouée, un trou de 110mm quand le diamètre total est de 120mm. Cela crée une retombée comme en vrai, si l’on polit les arêtes. Comme le pneu fait 100mm de diamètre, il rentre dedans cool avec un jeu de 5mm de chaque côté (j’espère que vous suivez c’est de la géométrie de haut niveau en cette période de BAC).

le grand camembert en haut : la chute du petit à gauche ; le cercle inutile au centre

Mais réfléchissez : une fois l’opération terminée, je dispose d’une chute, un  cercle inutilisé de 110mm. Il a été tellement difficile à découper (à la scie sauteuse) qu’il serait bête de ne pas en faire quelque chose. Il est plus grand que le pneu de 100mm avec un jeu de 5mm. Donc il peut constituer la flasque pleine d’un exemplaire plus petit : il. suffit d’en découper une autre de 110mm, et de la re-scier au diamètre de 100mm pour constituer la retombée. Je sais bien, le pneu rentrera juste, mais cela doit fonctionner ! Ensuite vous comprenez que l’on ne peut plus répéter l’opération,  il reste forcément des cercles inutiles, car trop petits !

Donc je m’y suis mis. Chaleur étouffante ; sueur dans les yeux…puis douche(s). Résultat : je tiens mes deux boites de camembert, en laiton, éclatantes après nettoyage au phosphate.


les garde-boues du truck dans la cabine de peinture

J’avais été prudent en craignant que le pompier ne soit pas tout à fait fini : j’ai acheté à Gilbert Bas de Toulon deux pin’s émail grand feu des pompiers de Paris, avec la devise qu’il faut lire à la loupe : « Sapeurs pompiers ; sauver ou périr ». Il y a la nave de Paris (fluctuat nec mergitur) en relief, et même une croix d’officier de la Légion d’honneur. Il m'en a envoyé trois pour 6€, le prix de deux. Conclusion, j’ai rajouté les deux petits garde-boues au truck, avec une plaque arrière destinée à présenter le troisième badge. Les deux autres sont collés sur les portières du van.

ce badge est en réalité tout petit : trois fois plus petit , 20mm
Il me reste la paire de grands modèles de garde-boues pour la remorque de la Kégresse R.T.M.31, elle sera ainsi plus cossue.

Et puis j’ai acheté toutes les fournitures destinées à télécommander le van. J’attends un matin (sans courses) pour tout positionner.

On dit en Provence quand le soleil chauffe trop :

Passe à l’ombre !

N’empêche que comme réchauffement climatique, on est gâtés !

P S : le lendemain, nous sommes encore en juin, il pleut un crachin breton, mais il fait toujours chaud. Voici le résultat final :

























dimanche 24 juin 2012

Petits plaisirs mécaniques ...dans la France d’en bas…!




















Nous sommes vraiment dans la France d'en bas, à Alan, trois cents habitants, dans le canton d’Aurignac dont nous vous avons déjà parlé. Nous sommes dimanche, le premier dimanche d’été, il fait beau, la campagne est resplendissante, un parfum de foin coupé dans l’air, des roses partout, les tilleurs en fleurs. Les routes sont étroites, et les platanes créent l’ombre fraiche d’antan. Alan est tout petit, et tout de même célèbre : il y a notamment le Palais épiscopal, puisque les évêques ont résidé ici, et y ont créé une demeure fastueuse, avec un portail décoré d’une sculpture de vache grandeur nature ! La place est majestueuse, ornée d’un obélisque, d’un tilleul de la liberté, de l’église avec son clocher mur, et du monument habituel aux morts de 1914, avec le poilu peint de bleu. Ici il est surmonté d’une Gloire qui l’accueille au Paradis.















Un décor parfait pour réunir les trésors locaux : des voitures d’origine, plus neuves que neuves ; et bien sûr, des tracteurs, des Lanz. Toute cette mécanique fonctionne à merveille, et décolle vers dix heures dans une longue file, pour se faire admirer des populations locales.

J’ai retrouvé mes préférées, la celtaquatre de mon père, bleue marine, impeccable. Une limousine C6 : une autre avec moteur flottant ; et un superbe torpédo, une C6 commerciale, utilisée par un paysan pour transporter ses cochons : du coup, le côté droit porte une inscription : « désinfecté à Gajan le …1955 », mais il n’y a pas de mois ! La couleur est un beau vert olive, avec une patine extraordinaire !












Il y a aussi une Vermorel superbe, et des voitures plus contemporaines, même une Porche et des Trimuph rouge sombre.





                 





































J'ai pris plein d'adresses pour fignoler de futurs détails...!


































...et je me suis inséré dans le défilé !


P S : pour voir d'autres poilus bleus, voir : http://babone5go.blogspot.fr/2011/11/republique.html