mardi 29 mai 2012

Terra cotta

Nul besoin de traverser l’Italie pour se rendre à Rome, ou encore Impruneta…même si le voyage ne manque pas d’intérêt ! mais plus proche, pour peu qu’on marche à pied la tête en l’air, Toulouse est riche en statues diverses, cariatides, torses de géants, allégories antiques et variées. Une explication : l’atelier Virebent, (qu’il est toujours possible de visiter lors des journées du patrimoine), mais qui ne produit plus depuis longtemps. Auguste Virebent, né en 1792 à Toulouse et mort en 1857 était en effet un architecte briquetier. Fils de Jacques-Pascal Virebent, il crée en 1830 une usine de céramique artistique au pied de la colline de Miremont. Il entreprend aussi la reconstruction dès 1845 du Château de Launaguet où il s’installe et montre son savoir faire. Avec sa concurrente, la manufacture Giscard, spécialisée dans l'art religieux, la manufacture Virebent riche de nombreuses inventions permettant de travailler l’argile, a façonné l'ornementation de l'architecture néo-classique toulousaine par sa production de cariatides, consoles, chapiteaux, éléments de colonne, balustres, modillons, rosaces et médaillons. Les moules, car c’est l’outil incontournable du mouleur, of course, seraient conservés à l’abri par la Mairie de Toulouse. L’important est de ne pas les abimer, et donc qu’ils ne servent plus jamais… ! Aujourd’hui les statues municipales sont toutes en résine… !





le n°20 de la rue Lafayette

Alors, comment faire pour décorer son jardin (son parc devrais-je dire) ?  Recourir à la pierre reconstituée de nos amis (européens) portugais ? Leur technique n’est pas mal du tout. Mais le modelé n’a rien de classique, ni de très esthétique. N’est pas disciple de Praxitèle qui veut….

…sauf à fouiller davantage, et sortir de la grande ville, à quelques kilomètres à peine, loin du bruit, des autoroutes. Le lieu idéal pour un artisan d’art. Pas de publicité, il faut avoir rendez-vous. Nous en revenons. Accueillis par Jean-Loup Ficat, sculpteur, ancien élève des Beaux-Arts, il a patiemment créé ses propres moules. Il m’autorise à grimper dans le grenier. Je vous ai déjà montré les étagères de Lorenzi à Arcueil. Même spectacle. Mêmes surprises en fouillant : un buste ici ; là un plâtre patiné tiré d’une sculpture d'Hercule de la villa romaine de Chiragan : « il suffit que j’en tire un moule, et je puis créer une ornementation supplémentaire » ; là encore une belle tête en plâtre ... d'une ancienne stagiaire....


Dans le gazon tout vert en ce printemps ensoleillé, des bustes ; des bas-reliefs, des paniers ; des vases armoriés ; des angelots joufflus qui imitent Eole ou permettent de créer un joli bec de fontaine. Mais je suis venu pour autre chose, une pièce (un peu) monumentale. Genre "quatre saisons" : l’hiver c’est « la frileuse », jolie mais courbée sous le vent froid, emmitouflée jusqu'au cou, pas très ...folichonne. Comme vient de le dire Jean-Louis Trintignant primé au festival de Cannes, citant Prévert, «et si on essayait d’être heureux, ...ne serait-ce que pour donner l’exemple ? ». Il faut trouver une autre saison : le printemps est une jeune fille gracieuse, mais un peu petite : il faut dépasser 1,45m, même si ensuite on pose l'objet sur un piédestal. L’automne vient d’être vendu. Ce qui serait bien : rester classique, s’il existait une Vénus par exemple. Avec un profil bien grec, et un plissé très strict..…Il en reste justement une, un ancien tirage, un peu patinée, avec un escargot sur le bras et un petit éclat qui montre sa maturité. Elle a un superbe drapé, un joli bras droit, des fleurs dans les cheveux, comme ceci : peut-être est-ce l'été ? Peut-être la jumelle de la grande fenêtre -ci-dessus- rue Lafayette ...? Ou encore la soeur de la statue au fond de la cour de l'Hôtel Cassan, 32 rue Mage ?


























...il n’a pas fallu longtemps (malgré le poids…)

                                                     pour la glisser dans la voiture… !


pour consulter le catalogue : http://www.ficat.fr/catalog.pdf


ah ! le clapotis rafraichissant de la fontaine quand il fait 30° !

mercredi 23 mai 2012

B14 pompiers : pourquoi ça traine ?

Je le reconnais bien volontiers : à force de chercher des mosaïques romaines, le reste traine ! Il a d'abord fallu repeindre : rouge pompier naturellement. Remonter. Et je me suis mis à créer des accessoires : il fallait dégager le crochet de remorque : donc remonter le rouleau arrière. Trouver du tuyau en toile pour faire réaliste. Recherches dans les rares magasins de tissu. Rajouter des phares sur le toit. Garnir la galerie : dans un véhicule de pompiers, il faut toujours du tuyau en trop !



Même s'il s'agit d'un véhicule d'intervention léger, on ne voit pas comment il pourrait se passer d'une réserve d'eau : il y en aura donc une petite dans la caisse arrière. Du coup, il faut des robinets de remplissage et de vidange. Miracle : j'avais des réserves conservées depuis au moins trente ans ! Ce réservoir est sous pression; Il faut des manomètres au tableau de bord. Je les ai trouvés en Grande Bretagne où il existe encore des fabricants qui fabriquent, sans passer (à pied) par la Chine. J'attends d'être livré.




Et puis, il fallait aménager des sièges confortables, en cuir souple. J'aime trop les pompiers pour les laisser  se massacrer les fesses sur n'importe quoi !



             Conclusion : ça avance lentement...

                                                                        ...mais sûrement...

                                                                Je ne vous avais donc pas oubliés !

pour bientôt les inscriptions latérales ; le remontage du capot et de la calandre ;
le tableau de bord ; les phares...et la réserve d'eau dans la caisse !

mardi 22 mai 2012

et Neptune ?

Post scriptum : je réalise que vous devez être un peu déboussolés : vous vous souveniez en effet que Neptune (romain, le Poséïdon des Grecs), lors du partage du monde entre les trois fils de Cronos, avait reçu l'empire de la mer. Premier des aquanautes, il vit dans un palais d'or au fond de la mer Egée. Il se déplace sur les flots dans un char traîné par des animaux mi-chevaux, mi-serpents, escorté de poissons, de dauphins ou encore de divinités marines comme les belles Néréides, les Tritons ou Protée qui garde les troupeaux de phoques du dieu.


C’est donc lui le dieu de la mer et de l'élément liquide. Fils de Cronos et de Rhéa, il fut à sa naissance avalé par son père, comme tous ses frères et sœurs, à l'exception de Zeus, qui parvint à faire régurgiter à Cronos tous ses enfants. Il reçut son trident des Cyclopes en remerciement de son aide dans le combat contre les Titans. Celui-ci restera son attribut et il l'utilisera pour déchaîner les tempêtes et les tremblements de terre.


Mais qui donc est Océanos ? Au -delà de la mer, les Grecs primitifs et les Chaldéens pensaient qu'il y avait un fleuve immense encerclant tout l'univers. C'était le fleuve Oceanos, né de Ouranos (le ciel) et de Gaé (la Terre). N'ayant ni source ni embouchure, il donnait naissance à tous les fleuves, à toute les mers, à tous les puits profonds.

centre de la mosaïque de St-Sulpice au musée St-Raymond
Il épousa sa sœur Thétis. Vous voyez que les atteintes à la morale ne datent pas d’aujourd’hui, mais il devait à l’époque manquer d’épouses ? C'est ainsi que 3000 Océanides et 3000 fleuves ont vu le jour. Selon une tradition, Héra aurait été élevée par Oceanos et Thétis dans leur palais situé à l'occident du monde.

j'en profite pour vous montrer Thalassa,
elle a dans les cheveux comme un parfum de langouste....

 
Oceanos, étant vieux comme le monde même, est représenté par un vieillard assis sur les ondes de la mer, avec un monstre marin à ses côtés. Il arrive qu’il tienne aussi une urne et verse de l'eau, symbole de la mer, des fleuves et des fontaines. C’est ce symbole que l’on trouve dans toutes les sculptures de naïades, équipées de la fameuse cruche penchée d’où s’écoule l’eau des fontaines.

la mosaïque complète : dommage, on ne voit pas les pinces de crabe !
Alors, pourquoi tant de mosaïques d’Océanos trouvées dans l’Aquitaine (Montreal du Gers ; et St Rustice ci-dessus), et si peu de Neptunes ? Utilisant ce symbole typique d’antiquité tardive, nos gallo-romains étaient-ils donc encore si influencés par les croyances grecques ?

Aujourd’hui comme hier, on ne se débarrasse pas comme cela de la Grèce !

deux belles dorades royales (daurada signifie doré)
garanties élevées en Grèce ...
...dans toutes les bonnes poissonneries !

lundi 21 mai 2012

Océan : un dieu à Maubourguet !

Je suis (apparemment) dans ma période mosaïque, donc antique, et poursuis ma quête des mythes romains : cette fois je m’attaque à Océan ou Océanos (en grec ancien κεανός / Ôkeanós). Comme nos contemporains, je regarde Thalassa le vendredi soir, et éprouve une fascination pour la mer, l’Océan, et généralement l’eau, source de vie. Océan comme je vous l’ai raconté à Mérida est un Titan, fils d'Ouranos (le Ciel) et de Gaïa (la Terre), frère et époux de Téthys. Ses 3000 fils sont les dieux fleuves et ses 3000 filles les Océanides. Tout ceci explique pourquoi nous vénérons encore les fleuves, et pourquoi les artistes leur ont souvent consacré des statues. Je vous montrerai plus tard d’autres statues de la Garonne par exemple, mais je m’égare !



















J’adore les représentations anciennes d’Océan, car les artistes l’affublent de pinces de crabes ; et de moustaches en forme de poissons. Sans compter une barbe d’algues géante. Normalement il tient une rame-gouvernail d’une main. De l’autre il joue avec une maquette de navires. Mais il lui arrive de tenir  une urne, d’où il déverse continuellement la mer, les fleuves et les fontaines.

Supposez que vous soyez un (riche) gallo-romain. Chargé par sa hiérarchie de représenter Rome en Gaule par exemple, et de civiliser les Gaulois. Vous avez à construire une villa, vous avez carte blanche (en sesterces). Vous vous êtes implanté suivant les conseils des experts en bordure d’une route vous permettant d’aller à Rome une fois par an. La main d’œuvre (gauloise) est abondante et qualifiée. Et il faut décorer le frigidarium. Le plus chic ? carreler le fonds d’une mosaïque, et choisir comme décor le Dieu Océan.

                                 au musée du Bardo à Tunis : un frigidarium sophistiqué

  

 On va créer un bassin de 4,3 x 4,7, ce qui est amplement suffisant pour se tremper, avec des murs de 70cm d’épaisseur garantissant l’étanchéité. Une vidange sur le côté. J’oubliais de vous dire, j’habite (dans ma fiction) Maubourguet, dans les Hautes-Pyrénées. Le fleuve c’est l’Adour. Nous ne sommes pas loin de Tarbes. Le proconsul actuel se nomme Jean Glavany, personnage illustre, ancien ministre de l’Agriculture, et actuel candidat à la Présidence de l’Assemblée Nationale. Il méritait bien une mosaïque, découverte il y a quelques années, et témoignant que la commune était déjà célèbre il y a deux mille ans.

on voit bien l'évacuation des eaux en haut à gauche
Quand on fait le tour de la Méditerranée, on trouve d’autres proconsuls, leurs anciennes villae, (au pluriel) et leurs frigidariae. Il y a des promoteurs plus riches encore, et des décors encore plus raffinés. Il y a tout un décor de la mer ; des poissons ; des navires, on comprend pourquoi les peuples de l’antiquité vénéraient Océan !



Nous sommes à l'Ouest, en Espagne, en Castille-Léon, au museo arqueologico de Palencia. Cette mosaïque d'Océan et des Néreides vient de la villa Possicia de Duenas, et en voici la description en langue originale : "Centra el panel una imponente máscara del dios marion Océano, de gran tamaño, coronada con los característicos cuernos de pinzas de crustáceos y sus barbas de algas. Encima de la cabeza nadan dos delfines uno  de ellos llevando en la boca un salmonete. Debajo de aquélla hay otros dos peces simétricamente colocados.

Forman parte del cortejo de Océano dos Nereidas situadas a ambos lados de la cabeza del dios, la de la izquierda vista de frente y montada sobre un toro marino, semidesnuda y adornada con doble collar, y la de la derecha de espaldas, montada sobre una pantera marina, sujetaría una patera con ambas manos, a la que acude un delfín situado en el ángulo superior derecho del plafón. Ambas portan un cesto de mimbre repleto de frutas sobre sus rodillas. En el borde izquierdo del mosaico nadan dos delfines, junto con alguna otra especie marina, quizá un erizo de mar. El fondo está ocupado por trazos paralelos de teselas negras que sugieren el fondo marino".

mercredi 16 mai 2012

retour de Mérida


...El Mosaico Cosmológico de la Domus del Mithraeum ....en Mérida


C'est le génie du temps Aion en Arles qui m'a donné le déclic : il fallait absolument que je la voie : la mosaïque qui représente le Cosmos : la Terre ; les Océans ; et le Ciel. De quoi nous imprégner de la conception même de l’Univers par les Romains. Elle se trouve à Mérida, dans une villa romaine, la  domus Mithraeum, ou casa Mitreo, un exemple intéressant de l'architecture domestique romaine du IIe siècle. Casa Mithraeo, car associée au culte (en Iran) du dieu Mithra. De là où nous sommes, il suffit de quelques (centaines) de kilomètres d'autoroute...avec un fuel un peu baissé...profitons-en !



















La maison est classique, avec trois atriums recueillant les eaux de pluie et offrant autant d’espaces extérieurs. Les pièces sont plutôt petites, mais décorées de mosaïques au sol, les murs restants étant revêtus de peintures aux couleurs vives, ornées de scènes mythologiques. On imagine le propriétaire riche et cultivé (puisqu’il s’intéresse à l’univers), recevant des amis avisés, dans un confort très méridional, nos revues de décoration diraient : « côté sud ». Le temps qui passe est comblé par des conversations élevées (sur l’univers), tout cela dans le bruit de l’eau courant partout dans les canaux, arrosant les fleurs, et provoquant un murmure permanent et diraient nos amis japonais, zen. Comme j’ai l’humeur taquine, j’imagine aussi des perruches partout, importées d’Afrique, et jacassant dans les palmiers comme dans les jardins de Madrid. J’omets de dire que la maison est écologique, tout étant prévu pour recycler l’eau en abondance, en la recueillant par des impluvium, et la stockant dans des citernes. Nous n’avons de ce point de vue rien inventé. Plus loin, les thermes permettent de se réchauffer dans les caldarium, avant de se refroidir dans des frigidarium (par contraste avec ce qui précède). Je reconnais devant les latinistes que je n'ai pas conjugué les mots j'aurais du écrire frigidariis). Là encore nous ne faisons pas autrement en passant de la douche (chaude) à la piscine (rêvée à 25° voire davantage, mais il faut parfois se contenter de 20°). L’une des mosaïques au sol représente Eros, d’où le nom donné à la dite chambre qui devait être réservée aux ébats du même nom… La science n’exclut ni conscience, ni plaisirs… ! Je rêve de reconstruire à neuf cette maison, comme un Kerilos romain !



 C’est à côté de la salle à manger que l’on trouve la salle de la grande mosaïque cosmologique, remarquable pour sa belle polychromie, en particulier pour son bleu et or. Malheureusement, une majeure partie est absente, et il faut la grande science des archéologues pour la recomposer d’abord ; et pour l’interpréter ensuite. J’ai consulté de nombreuses publications pour vous livrer ce qui suit, merci aux experts espagnols et français pour leurs interprétations.















Un gros avantage est que le mosaïste a laissé des inscriptions partout, comme s’il s’agissait d’une grande bande dessinée, et que ces noms à eux  seuls suffisent à la compréhension générale.

Il faut décomposer l’ensemble en trois bandes diagonales, en haut la sphère céleste ; au milieu la terre ; en bas l’eau.

tentative de reconstitution





Dans le ciel le temps (SAECVLVM) est un homme barbu aux cheveux longs et un diadème aux rayons dorés ; ses enfants, CAELVM dieu du ciel (il porte un sceptre dans la main droite) et CHAOS qui personnifie le vide. D’eux dépend la Terre, GEA ou autrement Gaïa, on ne la voit mas à cause des manques, dommage…les Titans POLVM (qui soutient tel Atlas sur ses épaules le poids de Caelum assis sur son trône) et TONITRVM (le tonnerre, un jeune garçon qui brandit un rayon d’or), avec les images du Soleil levant (ORIENS dans son char tiré par des chevaux blancs). C’est un jeune homme portant une longue robe caractéristique des cochers grecs. Sa tête est couronnée de rayons d’or. Sa main droite porte un fouet et laisser prendre les rênes) et de la Lune (OCASVS : elle est représentée comme une femme au dos nu, qui semble sortir de la matrice des figures de proue sur un char tiré par deux chevaux). Juste en dessous, dans le centre, la pièce la plus incomplète de la mosaïque représente le monde aérien, le vent NOTVS (vent du sud, qui enlacé à NVBS, l'entraine comme le vent pousse les nuages). NEBVLA et ZEPHYRVS représentent la brume (Nebula) entraînée par le vent d'ouest (Zephyrus). EVRVS est le vent d'est qui amène la chaleur et la pluie. BOREAS est le vent du nord, variable et violent.











La terre est figurée par MONS et NIX, personnifiant la montagne (Mons), l'élément terre (peut-être le mont Olympe, demeure des dieux grecs) qui prend la forme d'un homme mature, alors que la neige (Nix) est une jeune fille qui soutient son bras droit autour de son cou. AVTVMNVS , les AESTAS et SEE sont à mi-chemin à travers la peinture, les représentations des quatre saisons (manque HIEMS, l'hiver). N’en reste que deux, avec leurs noms respectifs: autumnus (automne) et Aestas (été). En Autumnus on voit une partie de son bras dont la main tient deux grappes de raisin. Aestas est un enfant qui porte dans sa main droite une poignée de broches et est maintenu par le bras gauche par une jeune fille vêtue d'une tunique nous dirions aujourd’hui topless, qui a été interprété comme VOIR (printemps) avec dans la main gauche un bouquet de fleurs.

NATVRA, la Nature, est située sur la gauche de la composition, avec un grand manteau qui laisse le torse nu. NILVS et EVPHRATES sont l'incarnation des deux grands fleuves de l'antiquité. Le Nil est considéré comme un dieu, fils d'Oceanus . Les deux divinités aquatiques sont assises dans une atmosphère détendue, entourés de joncs, roseaux, navires, sources, enfants et nageurs.


En bas OCEANVS est, selon la mythologie grecque, fils de Gaïa (la terre) et Uranus (le ciel). Le monde a été conçu comme un disque plat et la mer était un grand fleuve qui l'entourait. C’est l'un des plus majestueux de l'assemblée. Ses traits sont ceux d'un homme d'âge moyen avec une barbe. Dans ses cheveux il porte les deux pinces de homard coutumières avec sa main droite un serpent de mer. Son regard dirigé vers les autres personnages qui composent la mosaïque dédiée à la mer. L'image d'Oceanus est complété par une lance et un harpon avec un dauphin. TRANQVILLITAS est la quintessence de la mer calme et est représentée ici par la figure d'une jeune fille nue avec de longs cheveux, ornée de bracelets et colliers. COPIAE , au pluriel, est la personnification de l'abondance et la richesse transportées par voie maritime. Elle est représentée par une figure féminine qui tient dans sa main la corne d'abondance. Un marin de son aviron, lui facilite le passage. Dessous, d’autres femmes laissent derrière le rocher dominé par Pharus.  PHARVS peut être vu en bas au centre du groupe, bien que sa tête ait disparu. Il représente les phares facilitant la navigation. Peut-être une allusion au Phare d'Alexandrie ? Il apparaît comme un jeune homme nu, debout sur ​​un rocher, tenant des deux mains une torche ardente. NAVIGIA est l'allégorie de la navigation et est représentée comme une femme, les cheveux tenus par un bandeau et, tout comme Copiae, tenant le symbole de la proue d'un navire.

Mon discours (traduit de l'Espagnol) en dit davantage que les images, peu lisibles, surtout le sommet arrondi de la mosaïque inaccessible aux visiteurs guidés par un chemin maçonné en hauteur, pour qu’ils ne marchent pas sur le site, et ne prélèvent les quelques tesselles restantes ! J'ajoute donc des croquis et même des essais de restitutions, pour que vous parveniez à suivre.

Sans vous en rendre compte, vous êtes peut-être devenus…un tout petit peu…
….Mithraéens ?

…quoique ce soit très compliqué, le mythe de Mithra incluant le sacrifice d’un taureau sacré, symbole sans doute repris dans la corrida d’origine.
Je ne vais pas me risquer d’ajouter cet argument à ceux des aficionados… !

Comme tout se tient, voici Mithra photographié au Musée d’Arles !
(oui, il est coiffé selon son habitude du bonnet phrygien)

tant qu'à faire...

tenez vous bien : les antiquités romaines de Mérida sont exceptionnelles :
il y a même une Vénus...
...et son bras gauche est intact !